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Le gouvernement parallèle des jeunes décline sa vision de la relance post-Covid

Le gouvernement parallèle des jeunes vient de rendre publiques ses propositions pour la relance post-Covid du secteur l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Il s’agit d’un premier mémorandum qui sera suivi, chaque semaine, de documents similaires concernant d’autres secteurs d’activité tels que la santé, l’éducation, les infrastructures et l’emploi.

Le gouvernement parallèle des jeunes décline sa vision de la relance post-Covid

«À la veille d’un nouveau modèle de développement du Maroc, et à l’heure de la levée progressive du confinement, le moment de la crise se veut une véritable opportunité pour réformer le système de planification en profondeur de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme», estime la jeune ministre de l’Aménagement du territoire nationale et de l’urbanisme au sein du gouvernement parallèle des jeunes, Safaa El Alami El Filali. Cette position est exprimée par le gouvernement parallèle des jeunes dans le cadre d’un mémorandum sur «Aménagement et Urbanisme post-Covid-19», préparé et adressé au Chef du gouvernement ainsi qu’au département ministériel concerné par le secteur.
Il s’agit, en fait, du premier document publié au début de cette semaine, sachant que d’autres vont suivre concernant d’autres secteurs. «Après le lancement par le Chef du gouvernement des concertations sur la relance économique post-Covid, nous nous sommes mis à travailler sur un ensemble de secteurs. Nous avons établis une dizaine de focus relatifs à plusieurs secteurs d’activité impactés par la pandémie. Cela concerne l’aménagement du territoire, les infrastructures, l’environnement, l’emploi, l’éducation, la santé… Chaque semaine, nous allons publier un mémorandum relatif à chacun des 10 secteurs étudiés», explique Ismaïl El Hamraoui, le Chef du gouvernement parallèle des jeunes.
Par ailleurs, tient à préciser Safaa El Alami El Filali, le gouvernement (des jeunes) a choisi de démarrer avec la publication de ce premier mémorandum, car il considère que l’aménagement du territoire et de l’urbanisme est un secteur autour duquel convergent plusieurs politiques publiques. «Qu’il s’agisse de l’enseignement, la santé ou l’économie, ces secteurs restent intimement liés à l’aménagement du territoire et de l’urbanisme qui génère plus de 75% du PIB. C’est un secteur qui a été grandement touché par la pandémie. Le secteur de la construction a été arrêté et toute la vie économique a été touchée lors de la pandémie, même certaines libertés fondamentales du citoyen ont été limitées, comme la liberté de déplacement, de divertissement, de travail… Nous avons donc réfléchi à une feuille de route pour relance ce secteur, pour améliorer l’attractivité du territoire et pour le redynamiser une nouvelle fois», nous a-t-elle déclaré. Quels sont donc les composantes de la feuille de route établie ? Dans leur mémorandum, «les jeunes ministres» appellent, tout d’abord, à revisiter le cadre juridique actuel qu’ils jugent «dépassé». Ils proposent, entre autres, d’amender la loi 12-90 relative à l’urbanisme, d’intégrer de nouveaux concepts d’urbanisme opérationnel et d’urbanisme négocié, pousser vers une articulation entre les documents d’aménagement du territoire et d’urbanisme, instaurer la corrélation entre la fiscalité et les opérations d’aménagement… Ils plaident aussi pour la création d’un comité de suivi et de mise en œuvre des projets inhérents au Plan d’aménagement.
Très imprégnés par la transformation digitale, l’innovation et les nouvelles technologies, ils insistent beaucoup sur ce qu’ils appellent «l’urbanisme digital-Smart». «Les développements urbain et numérique doivent être pensés de manière liée pour pouvoir réinventer les milieux de vie du citoyen, vu les enjeux auxquels le territoire est confronté : risques d’ordre naturel, technologique, sanitaire, de sécurité, d’urbanisation non contrôlée. La transformation numérique des territoires est une nécessité, notamment avec l’émergence du concept de la smart city», lit-on dans le document préparé par ce gouvernement. Il préconise ainsi le recours, par exemple, à la construction numérique 3D ou le «BIM-City» (Building Information Modelling), la projection de projets du plan d’aménagement 3D, le couplage de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle. La jeune équipe ministérielle met en avant les avantages de bien d’autres concepts novateurs tels que «Aman City pour des territoires sûrs» visant à renforcer la sécurité urbaine et de minimiser la propagation d’acte de violence et de délinquance. C’est le cas aussi de l’éco-mobilité urbaine efficiente, solution dont l’objectif est de réduire la pression sur les transports publics et garantir le respect des mesures de protection des individus, notamment la distanciation physique difficilement géré dans les transports publics. Sur un autre volet, d’autres propositions sont en lien avec «l’urbanisme citoyen» devant s’appuyer sur un éventuel «Conseil communautaire des jeunes pour la ville», et le concept de «l’urbanisme compétitif» qui doit passer à travers le schéma régional d’investissement. 
Ils préconisent également le concept «d’urbanisme résilient». «Il n’est plus question de programmer des équipements de santé conformément au référentiel des équipements publics et privés d’intérêt général, mais d’accroitre la résilience du système entier. Il faut prévoir des villages publics médicaux, écologiques et durables dans des zones situées loin de la pollution et du bruit sonore, prévoir des quartiers médicaux au sein des villes, bâtir une industrie médicale en prévoyant des laboratoires de recherche scientifique, des instituts de formation en ingénierie biomédicale (allier ingénierie et médecine) à rayonnement africain et international, préparer les gens à être résilients aux attaques sanitaires», proposent-ils. S’y ajoutent d’autres idées appelant à raviver les espaces publics, à revisiter la nature et la structure de l’habitat (collectif ou individuel) de manière à s’adapter aux crises sanitaires, etc. 

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