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Le gouvernement parallèle des jeunes présente son mémorandum

Pour le gouvernement parallèle des jeunes (GPJ), la pandémie du Covid-19 est une occasion pour s’arrêter sur les défaillances touchant le secteur de l’éducation et de l’enseignement et revoir la façon de gérer ce secteur qui a connu beaucoup de défaillances lors des années précédentes. Dans ce sens, le GPJ vient de présenter un mémorandum qui regroupe des recommandations touchant les différents niveaux de scolarisation.

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Toutes les organisations mondiales œuvrant dans le domaine de l’enfance et des droits de l’Homme s’accordent à dire que la pandémie de Covid-19 a eu des répercussions importantes sur le secteur de l’éducation. L’Organisation des Nations unies a fait savoir, il y a quelques jours, que la crise sanitaire a bouleversé l’éducation comme jamais auparavant et que plus d’un milliard d’élèves ont été touchés par la fermeture des écoles dans plus de 160 pays dans le monde. L’ONU craint que cela se transforme en une «catastrophe générationnelle». Au Maroc, ce sujet inquiète tout le monde aussi, surtout après les dernières annonces du ministère de l’Éducation nationale qui a décidé d’adopter de nouveau l’enseignement à distance à la rentrée scolaire en donnant la possibilité aux familles qui le souhaitent d’opter pour l’enseignement présentiel. 

d’évaluer et de dresser le bilan de l’expérience du Maroc en e-learning et proposer des solutions innovantes pour le secteur de l’éducation pendant et après la pandémie de Covid-19, le Gouvernement parallèle des jeunes (GPJ) a réalisé une enquête en concertation avec les Conseillers du ministère. Cette enquête a pour but de détecter les défaillances et les anomalies, afin d’y remédier et assurer une nouvelle rentrée scolaire correcte et satisfaisante. «Ce questionnaire a été largement partagé, plus de 4.532 personnes ont adhéré à cet exercice très intéressant, dont 54% sont des étudiants, 25,4% du corps professoral et à peu près 20% des parents et des tuteurs d’élèves ou d’étudiants. La surprise était que les participants, dans leur majorité, ont montré leur insatisfaction et leur mécontentement par rapport à l’enseignement à distance, soit 75,4%. Seuls 16,3% ont été satisfaits de cette opération et 8,3% des participants n’arrivent pas à évaluer s’ils étaient satisfaits ou pas», indique le GPJ. Et d’ajouter : «Ce résultat négatif nous a poussés à approfondir notre analyse, d’autant plus que la rentrée scolaire et universitaire s’approche à grands pas, et que le GPJ a jugé qu’il serait judicieux de corriger les erreurs de parcours et améliorer davantage l’opération d’enseignement à distance, d’autant plus que la pandémie est toujours là, et qu’il faut vivre avec cette situation en assurant une bonne qualité de vie, d’enseignement et de formation professionnelle». D’après l’enquête, le gouvernement a déduit que parmi les causes de mécontentement de la population interrogée figure le manque de moyens matériels et logistiques facilitant le bon déroulement de l’enseignement à distance à 54,8%, 18,64% jugent que la cause est la nature des programmes et des orientations pédagogiques non adaptées à l’enseignement à distance, 17,37% pensent qu’il s’agit plutôt d’un manque de compétences en relation avec la formation à distance auprès du corps professoral et enfin 9,18% jugent que c’est un problème d’adaptation avec les outils technologiques et de suivi chez les enfants, d’autant plus qu’ils n’étaient pas prêts à ce changement radical de la nature de l’enseignement.
Suite à ces résultats, le GPJ a demandé aux enquêtés de lui suggérer la modalité la plus adéquate de l’enseignement pour la rentrée 2020-2021. Il en ressort que 85,6% de cette population est défavorable à la formation à distance (soit 48,6% de gens penchent pour l’enseignement hybride et 37% en présentiel). Près de la moitié des participants à l’enquête ont également proposé de reporter la rentrée scolaire (46,76%).
En conclusion de cette enquête, le gouvernement des jeunes a réalisé un mémorandum qui regroupe des recommandations et des propositions des enquêtés touchant les différents niveaux de scolarisation. Ainsi, le GPJ propose de prévoir des tests périodiques de Covid-19, au profit de l’administration et des professeurs, d’approvisionner l’ensemble du corps professoral, ainsi que les élèves, de bavettes et de gels hydroalcooliques, et d’insister sur l’éducation sanitaire afin de les sensibiliser à cohabiter avec le virus. Dans le mémorandum, on recommande également de former les professeurs sur les méthodes d’enseignement à distance, de suivi et d’évaluation en ligne et de créer des programmes numériques interactifs certifiés par le ministère de tutelle, telle que l’école primaire numérique. Il est également proposé d’adopter un programme didacticiel (payé/subventionné) approuvé par le ministère de tutelle et préparé par des experts permettant une haute qualité d’enseignement à distance et réduire le nombre des élèves par classe (10 au max pour les petites classes de 20 pour les salles spacieuses) pour l’enseignement hybride ou présentiel, et assurer un enseignement alterné à tour de rôle. En outre, le GPJ recommande d’alléger les programmes pédagogiques ainsi que le volume horaire des cours afin qu’ils soient adaptés à l’enseignement à distance, d’utiliser les espaces ouverts afin d’assurer quelques cours, tout en respectant la distanciation physique et d’utiliser le learning management system education (système de gestion de l’apprentissage à distance) afin de contrôler la traçabilité de l’apprentissage. Il est à rappeler que depuis le début de l’année en cours, le jeune ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au GPJ a suivi les efforts de cadrage et de mobilisation déployés par le ministère de tutelle et s’est engagé à formuler des propositions pour l’amélioration du système éducatif dans son ensemble et à trouver des solutions structurelles efficaces, argumentées et rapides afin de résoudre certains problèmes en suspens dans le secteur. 


Rentrée scolaire : Qu’en pensent les associations de parents d’élèves ?

Le démarrage de la saison scolaire le 7 septembre prochain est marqué cette année par l’adoption d’un modèle alternant l’enseignement à distance et en présentiel et qui concernera tous les cycles et les niveaux. Pour Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élève au Maroc (FNAPEM), la formulation «ambiguë» de cette décision est «catégoriquement» rejetée par la FNAPEM. «La non-implication par le ministère des associations de parents d’élèves dans la prise d’une telle décision rend “difficile” l’explication de ses détails aux parents des élèves. La plupart des familles marocaines opteraient pour l’enseignement en présentiel en raison de ses “garanties” par rapport à l’enseignement à distance. La “fragilité” de l’offre scolaire et “l’insuffisance” des infrastructures ne permettent pas l’application effective d’un tel modèle», a affirmé Akkouri. «Il faut reporter la rentrée scolaire et l’entamer seulement à distance en attendant que “la feuille de route” devienne plus claire pour définir un modèle d’enseignement qui préservera la santé des élèves et garantira l’égalité des chances. Ce genre de décisions ne devrait plus être pris au niveau central, mais plutôt régional, du fait que la situation épidémique diffère d’une région à l’autre», a ajouté le président de la FNAPEM, dans un entretien accordé à la MAP.


Recommandations du jeune ministère de l’Éducation

En se basant sur le diagnostic fait par le GPJ et les résultats de l’enquête, le jeune ministère de l’Éducation nationale, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique propose des démarches à suivre afin de promouvoir le secteur et le rendre un secteur porteur permettant au Maroc d’être bien classé à l’échelle mondiale. 
Ainsi, en ce qui concerne le secteur de l’Enseignement, le GPJ propose d’opter pour une nouvelle méthodologie d’enseignement permettant d’avoir une nouvelle version de notre pays : «Le Maroc 4.0». «La mise en place de villes, usines et campus intelligents est plus que jamais une nécessité pour une plus grande adaptabilité dans la production à même de répondre au marché de façon personnalisée et à moindres coûts, qui se caractérisent fondamentalement par une automatisation intelligente et par une intégration des nouvelles technologies à la chaîne de valeur de l’entreprise», explique le GPJ qui appelle également à renforcer l’enseignement à distance et à adopter les TIC et les MOOC dans les écoles et assurer la formation continue du corps professoral, des chercheurs et des industriels afin de leur permettre de s’adapter à la nouvelle technologie. Le jeune ministère de l’Éducation nationale demande aussi d’assurer l’équité entre l’ensemble des élèves et étudiants et d’encourager les Espaces numériques de travail qui constituent un point d’entrée unifié permettant à l’utilisateur d’accéder, selon son profil et son niveau d’habilitation, à ses services et contenus numériques, et qui offrent un lieu d’échange et de collaboration entre ses usagers, et avec d’autres communautés en relation avec l’école ou l’établissement.
En ce qui concerne le secteur de la Recherche scientifique et le développement, le GPJ appelle à promouvoir la recherche scientifique, à veiller à la mise en place des e-bibliothèques et plateformes en ligne et à encourager le développement de la culture de l’entrepreneuriat dans les milieux académiques et universitaires. «Il est également important d’établir un programme de formation centré sur l’innovation dans tous les cursus et de recruter des doctorants et des chercheurs par les entreprises, afin de tisser des relations enrichissantes permettant l’échange entre le milieu universitaire et l’entreprise», recommande le jeune gouvernement.

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