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Des immigrées en quête d’un billet retour

Des immigrées en quête d’un billet retour
Les employées étrangères gagnaient autrefois assez d’argent pour envoyer des dollars à leur famille. Mais beaucoup ne sont plus payées aujourd’hui. Ph. AFP

Quelque 250.000 immigrés travaillent au Liban, arrivés grâce au système de parrainage appelé «kafala». Les employées étrangères gagnaient autrefois assez d’argent pour envoyer des dollars à leur famille. Mais beaucoup ne sont plus payées aujourd’hui, certaines sont jetées à la rue et réclament leur rapatriement, comme cette trentaine de Gambiennes manifestant devant leur consulat. «Nous voulons rentrer chez nous», scandent-elles. Les voix se brisent. Des larmes perlent. Certaines donnent des coups de marteau à la porte, jettent de la terre, implorent d’ouvrir. Mais la porte reste close. À ses côtés, Zeina Ammar de l’ONG Anti-Racism movement (ARM) appelle son pays à «financer leur évacuation» et à «fournir un laissez-passer à tous les travailleurs sans-papiers», exhortant aussi les autorités libanaises à faire pression en ce sens. Des Libanais ont partagé sur les réseaux sociaux des vidéos de ces femmes nettoyant les rues après l’explosion, ou d’une femme sauvant un enfant, en soulignant leur héroïsme malgré les discriminations. Plusieurs ONG ont pointé les difficultés d’identification des victimes immigrées. L’ARM dénombre au moins une dizaine d’immigrés morts, dont plusieurs ne figuraient pas sur une première liste officielle. Des dizaines d’anciennes employées de maison et quelques enfants dorment depuis le 10 août devant le consulat du Kenya. Certaines ont été blessées dans l’explosion et ont perdu leur toit. «J’ai donné 600 dollars pour un billet retour, mais ils n’ont rien fait», dénonce l’une d’elles, âgée de 21 ans. Le consulat affirme cependant avoir enclenché le processus de rapatriement et être prêt à financer leur retour. «Nous avons seulement besoin d’aide pour rentrer», affirme Emily, évoquant le calvaire de son amie Veronica Mururi, laissée par ses employeurs devant le consulat, sans passeport ni argent, car trop malade pour travailler. «Qui jette une femme malade à la rue ?» s’insurge Emily, déconseillant à ses compatriotes de venir au Liban. «Je ne peux leur permettre de vivre ce que nous avons vécu.» 

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