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L’abattage massif de palmiers dans la rue Amira Aïcha suscite la colère des Kénitris

L’abattage massif de palmiers dans la rue  Amira Aïcha suscite la colère des Kénitris
Les habitants de la cité des marguerites ont qualifié l'abattage des palmiers de «massacre systématique».

Un vent de colère souffle sur la ville de Kénitra. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer ce qu’elles qualifient de «massacre systématique» que subit le patrimoine architectural et environnemental de la cité des marguerites. Le dernier en date est l’abattage de palmiers dans la rue Amira Aïcha. L’ironie de l’histoire est que ces arbres se situent en face d’un immeuble qui a supplanté l’ancienne salle mythique du cinéma Fantasio. 
En effet, des militants de la cause écologique et des membres de la société civile sont intervenus, dimanche dernier, pour empêcher cette destruction massive d’arbres quasi centenaires, faisant partie de la mémoire d’une ville, dont l’identité architecturale a été sacrifiée, dit-on, sur l’autel d’une urbanisation outrancière. La contestation a pris beaucoup d’ampleur, à tel point que plusieurs militants ont lancé sur les réseaux sociaux des appels à manifester contre ce qu’ils estiment être une dénaturation du cachet architectural et environnemental de Kénitra. 

Face à cette levée de boucliers et en vue d’apaiser les esprits, la commune de Kénitra a publié un communiqué dénonçant ce qu’elle considère comme «une campagne calomnieuse et mensongère» visant «un règlement de compte avec le bureau communal». Le communiqué indique, par ailleurs, que le déracinement des palmiers est intervenu suite aux doléances et aux requêtes formulées par des habitants de l’avenue Amira Aïcha qui se plaignent, présume-t-on, de ces arbres «avariés», constituant une menace pour leur vie. «Cette opération d’arrachage des palmiers est soumise à une procédure rigoureuse qui nécessite, dans le cadre d’une commission, l’aval des autorités locales, de l’administration des eaux et forêts et du Conseil communal, conformément aux lois en vigueur», poursuit le communiqué de la commune. 
Ces arguments avancés par le Conseil communal de la capitale du Gharb ne semblent pas convaincre une grande majorité de la population d’une cité très attachée à sa mémoire collective. Comme c’est le cas de Rabie, un cadre associatif, qui reproche aux responsables communaux leur manque de concertation avec la société civile lors de la prise de décisions engageant l’avenir de la ville. 

«Ce n’est pas la première fois qu’un acte de cette nature a eu lieu. Plusieurs monuments historiques et des joyaux architecturaux, ainsi qu’un nombre incalculable d’arbres ont été décimés pour être remplacés par des espaces bétonnés et des immeubles dépourvus d’esthétique», souligne-t-il. 
Dans le même ordre d’idée, Mustapha, un militant de la cause environnemental, a qualifié le déracinement des palmiers de cette rue mythique d’acte irresponsable, ajoutant que la ville de Kénitra n’est pas une propriété privée ou une ferme de la commune urbaine, d’où l’extrême nécessité de prendre l’avis de ses habitants et des associations concernées dans le cadre d’une approche participative, conformément à l’esprit de la Constitution de 2011 qui prévoit de nouveaux rôles à la société civile à travers la possibilité de contribuer indirectement à la gestion de la chose publique.
Suite à ce tollé général et pour «désamorcer la bombe», la commune a décidé de suspendre, momentanément, les travaux d’abattage des arbres et d’ouvrir éventuellement un débat avec les composantes de la société civile. 
Alors que la tension sociale à Kénitra a été évitée de justesse par la mise en circulation, par les autorités locales, de centaines de minibus et d’autocars pour transporter des milliers d’usagers de transport urbain vers leurs lieux d’études ou de travail, «l’affaire des palmiers» risque d’envenimer davantage la situation. La balle est actuellement dans le camp de la commune urbaine et des autorités de tutelle. 

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