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L’Afrique atteint un seuil critique

La sécurité alimentaire s’est nettement détériorée en 2019 dans certains pays d’Afrique en raison des extrêmes climatiques. Cette détérioration est due, selon l’Organisation mondiale de la météorologie, aux vagues de chaleur de ces derniers mois. Au niveau mondial, 2019 s’est achevée sur une température moyenne supérieure de 1,1 C aux niveaux préindustriels. Or pour l’Afrique, un réchauffement de 1,2 à 1,9 C est considéré comme critique.

L’Afrique atteint un seuil critique

Les craintes de la FAO sur la dégradation de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne ont été confirmées par la Déclaration sur le climat mondial 2019, un nouveau rapport élaboré par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). «Les années 2015 à 2019 sont les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées, et la décennie 2010–2019 est la plus chaude jamais observée. Chaque décennie successive depuis 1980 a été plus chaude que toutes celles qui l’ont précédée depuis 1850».
 Au niveau mondial, 2019 s’est achevée sur une température moyenne supérieure de 1,1 °C aux niveaux préindustriels. Ce réchauffement n’est pas sans conséquence sur l’Afrique où «il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9 °C pour accroître d’entre 25 et 95% le nombre d’Africains sous-alimentés (+25% en Afrique centrale, +50% en Afrique de l’Est, +85% en Afrique australe et +95% en Afrique de l’Ouest)», préviennent Richard Munang et Jesica Andrews, auteurs de «L’Afrique face au changement climatique» publié sur le site des Nations unies. Il en ressort donc que l’Afrique est à la limite au seuil critique du réchauffement dont les impacts pourraient s’avérer irréversibles.
L’OMM rappelle qu’à fin 2019, environ 22,2 millions de personnes (6,7 millions en Éthiopie, 3,1 millions au Kenya, 2,1 millions en Somalie, 4,5 millions au Soudan du Sud et 5,8 millions au Soudan) étaient en situation de grave insécurité alimentaire, soit à peine moins que lors du grave épisode de sécheresse prolongée de 2016–2017. Plus grave encore, ce réchauffement a été suivi par un phénomène météorologique extrême : «la sécheresse exceptionnelle de mars et d’une grande partie d’avril a été suivie de pluies exceptionnellement fortes et d’inondations en octobre-décembre», indique le rapport de l’OMM. Ces précipitations exceptionnellement abondantes de la fin 2019 ont également contribué à l’invasion massive de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique, la pire depuis plus de 25 ans,  poursuit l’OMM qui est un organe de l’ONU. Pour la lutte contre ces fléaux, les besoins financiers de la FAO dépassent désormais le milliard de dollars. 

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