L’Association de lutte contre le sida (ALCS) a tenu, du 10 au 12 janvier, ses treizièmes Assises nationales, placées sous le thème «La délégation des tâches pour mettre fin au VIH». Cette rencontre, qui a eu lieu deux ans après les dernières Assises nationales de l’association, a eu pour objectif d’examiner les nouveautés et avancées enregistrées dans le domaine de la lutte contre le VIH et les hépatites, que ce soit au niveau scientifique ou en matière d’action sociale de prévention et de lutte contre cette maladie.
Intervenant lors de la séance d’ouverture de ces assises, tenue vendredi dernier, le président de l’ALCS, Mehdi Karkouri, a mis l’accent sur l’importance du principe de délégation des tâches, recommandé depuis 2006 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et consacré par la conférence internationale d’Addis-Abeba en 2008, et qui a prouvé son efficacité dans l’organisation des services de soins visant la lutte contre le sida. «Ce principe met l’accent sur la flexibilité dans la délégation des tâches non seulement au personnel médical non spécialisé, mais également au personnel paramédical, aux cadres de santé (pharmaciens, techniciens de laboratoire et tout personnel intervenant dans les soins liés au VIH) et aux agents communautaires, y compris les personnes vivant avec le VIH. La délégation des tâches permet de gagner du temps, améliorer le suivi des patients et surmonter la problématique du manque en ressources humaines et financières destinées à la lutte contre le Sida et les hépatites virales», a souligné Karkouri. Et d’ajouter que «Ces assises nationales, qui ont connu la participation de quelque 300 militants de l’association, bénévoles, représentants des institutions partenaires et des experts du Maroc et d’autres pays, constituent une occasion pour approfondir la réflexion autour de la délégation des tâches, afin de déterminer les domaines où ce principe peut être appliqué avec succès, déterminer les conditions de sa réussite et jeter les bases d’une mobilisation sociétale autour de ce thème».
De son côté, la présidente de la Coalition internationale sida et ancienne présidente de l’ALCS, Hakima Himmich, a exprimé sa satisfaction de voir l’ALCS continuer sur sa lancée depuis 32 ans en tant qu’acteur essentiel dans ce domaine à l’échelle nationale, régionale et internationale, notamment en tant que membre fondateur de la Coalition. «L’objectif commun des membres de cette organisation internationale est de donner aux personnes vivant avec le VIH et en communautés à risque le rôle clé qu’elles doivent jouer dans la riposte au sida», a-t-elle relevé, notant que ces communautés sont désormais reconnues pour leur rôle très spécifique et impactant qu’elles jouent en tendant la main aux personnes les plus vulnérables, stigmatisées et souvent criminalisées, et qui sont les plus touchées par les épidémies.Cette rencontre a été marquée par l’organisation de plusieurs tables rondes et ateliers autour de thèmes liés à la délégation de tâches, le VIH et les hépatites virales, avec un accent mis sur les expériences innovantes et le rôle des associations communautaires dans ce domaine. Au cours de ces Assises, un exposé sur le thème «La dépénalisation : une condition incontournable pour répondre aux défis de santé, des droits humains et de développement liés aux drogues», a également été présenté par Juan Fernandez Ochoa, du Consortium international sur les politiques des drogues.