Le Maroc est entré, il y a quelques jours, dans son deuxième mois de confinement. Un autre mois où nous devons rester à la maison pour éviter la propagation du Covid-19. Malheureusement, cela peut avoir quelques conséquences sur notre santé. Consciente de cette situation, l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) veut attirer l’attention sur les risques physiologiques d’un confinement prolongé. «Le confinement est primordial et nécessaire pour lutter contre la propagation du coronavirus au Maroc, mais il impose à notre mode de vie habituel des contraintes aux conséquences parfois néfastes sur notre santé physique et mentale : activité physique réduite, sommeil perturbé, angoisses de contracter la maladie, tentation de se réfugier dans la nourriture ou devant les écrans… Tout ceci constitue un véritable problème de santé publique, car si nous n’y prêtons pas assez attention, nous risquons qu’une partie de la population sorte durablement affaiblie de cette épreuve», souligne Dr Khadija Moussayer, présidente de l’AMMAIS. Et d’ajouter : «Du fait du stress, on est exposé en premier lieu à l’anxiété, source d’irritabilité, aux risques de violences et même de dépression en cas de fragilité mentale. Par ailleurs, notre rythme quotidien habituel est structuré par notre activité professionnelle qui nous impose des horaires de lever et de coucher, qui nous permet une exposition à la lumière du jour… Cette rupture peut perturber notre horloge biologique et nuire à la qualité de notre sommeil, voire provoquer des insomnies, aggravée de surcroit par une augmentation du temps passé devant les écrans».
Question à Khadija Moussayer présidente de l’AMMAIS
Quelles dispositions faut-il prendre pour éviter certains troubles pendant le confinement ?
Pour limiter les effets de l’anxiété, il est recommandé d’essayer de garder le rythme d’une vie normale, avec des horaires fixes de repas, de consacrer du temps pour des activités ludiques et récréatives et de suivre un emploi du temps établi de la journée, cela afin surtout de ne pas consacrer entièrement son temps libre à l’écoute d’informations, toujours anxiogènes par nature, sur l’épidémie !Pour parer aux conséquences de la sédentarité, il est conseillé de se lever toutes les 30 minutes au minimum pour marcher pendant 4 ou 5 minutes et de faire des exercices de souplesse et de renforcement musculaire, au moins pendant 15 minutes par jour : même dans un espace restreint, c’est un bon moyen de maintenir la masse musculaire. Cette activité physique a également un impact positif sur le sommeil et sur le moral en général.Pour limiter les effets du confinement sur l’équilibre nutritionnel, on peut recommander de respecter des horaires de repas fixes, de cuisiner des produits bruts, de manger des légumes, des fruits et des légumineuses et de réduire un peu les quantités consommées. En effet, pendant un premier temps, estimé entre 5 et 8 jours de confinement, nous conservons le même niveau de consommation énergétique et un stockage du surplus énergétique sous forme de graisse va en découler. Passé la première semaine, une régulation se produit généralement avec une perte de l’appétit qui se cale à peu près sur la dépense en énergie.Pour faire face aux troubles de sommeil engendrés par le confinement, il est recommandé de garder un rythme précis, avec un horaire de lever et une durée de sommeil suffisante mais pas excessive (entre 7 et 8 heures), et d’être attentif à une exposition à la lumière qui permet la production de la mélatonine (hormone du sommeil) par le cerveau. Il est préconisé enfin de ne pas rester éveillé (à traîner) au lit, de modérer sa consommation d’excitants et de se déconnecter des écrans une à deux heures avant le coucher !