Les acteurs du secteur des franchises et commerces en réseau tirent la sonnette d’alarme face à la nette baisse de leur activité et appellent à la rescousse. «La baisse d’activité évaluée à près de 90% du chiffre d’affaires (CA), voire l’arrêt total de toute activité, menace sérieusement de nombreuses enseignes et pourrait aboutir à une fermeture définitive des structures les plus fragilisées», s’alarme la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Pour y faire face, elle sollicite l’appui des «instances gouvernementales», en émettant dix propositions.
La première consiste en l’exonération des engagements fiscaux (IS, IR, taxe professionnelle, etc.) pour 6 mois à partir du mois de mars, «sous réserve que l’activité des enseignes reprenne après la fin du déconfinement». La deuxième porte sur la mise en place d’une commission pour contrôler l’inflation des prix des matières premières (post Covid-19) avec l’implication de la FMF pour lui permettre de suivre de près l’évolution des prix pour le secteur. Cette commission pourrait être renforcée à travers la création d’une solution digitale, accessible à tous les professionnels, suggère la corporation.
La troisième a trait à la mise en place d’un programme d’aides et de subventions pour les secteurs les plus touchés à hauteur du CA déclaré. La quatrième consiste en la suspension des décisions exécutoires en cours, prononcées par les tribunaux du Maroc envers les PME concernées, jusqu’à reprise et stabilité de l’économie nationale. En cinquième lieu, la FMF propose l’annulation des paiements des loyers (centres commerciaux, commerces de proximité) et procédures de recouvrement
Pour la septième proposition, il s’agit de reconsidérer le taux de crédit Daman Oxygène (fixé à 4%) et l’adoption d’un taux situé entre 0 et 1% «comme opéré dans d’autres pays». La septième mesure consisterait à prévoir une indemnité pour les entrepreneurs actuellement en cessation d’activité ou l’octroi de crédits à la consommation à 0%. La huitième porte sur la coordination avec l’OFPPT pour la nécessité de prise en charge des formations digitalisées on line ou off line. La neuvième recommandation est la mise en place et le financement d’un programme dédié à la promotion et l’accompagnement des projets de digitalisation.
Enfin, la dernière suggestion est la mise en place d’un plan de communication, de médiation et de sensibilisation «employé/employeur» «afin d’installer une atmosphère de confiance et permettre aux structures et aux employés de traverser cette crise, dans l’union, l’entraide et la compréhension».
À noter que le secteur de la franchise compte 75 marques et 650 points de vente. Il emploie 15.000 salariés et réalise un chiffre d’affaires global moyen de plus de 3,82 milliards de DH. Ses charges fixes globales moyennes annuelles dépassent 1,3 milliard, selon la FMF.