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L’autonomisation économique des femmes au cœur d’un éclairage au temps du Covid-19

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Afin d’éclairer l’opinion publique sur la situation des femmes en temps de Covid-19, Aomar Ibourk, Tayeb Ghazi et Karim El Aynaoui, respectivement Senior Fellow, économiste et président du Policy Center for the New South (PCNS), ont porté leur intérêt sur la question essentielle de l’autonomisation économique des femmes, dressant notamment un bilan sur leur situation au sein du marché du travail, durant et avant même l’apparition de la pandémie.
S’il ressort de l’étude que «les effets économiques du Covid-19 sont exacerbés pour les femmes et les filles», se matérialisant par «des pertes d’emplois, la vulnérabilité qui leur est associée et au travail en danger», les experts soulignent qu’à l’instar de leurs consœurs à travers le monde, «les femmes au Maroc subissent de plein fouet les retombées de la présente crise sanitaire» qui «se manifestent à plusieurs niveaux, dont l’emploi et les revenus, la santé, l’éducation, etc.».
Toutefois, font savoir les auteurs, même avant la crise mondiale du Covid-19, «les femmes se trouvaient dans une situation marquée par l’importance des écarts concédés, surtout en matière d’opportunités économiques». De ce fait et pour relever les défis imposés par cette crise, «une analyse positive de la situation actuelle, mais aussi un retour sur le préexistant et sa compréhension», s’imposent, révèlent-ils. L’argument, ou plutôt la conviction, étant que «la situation des femmes sur le marché du travail ne peut être adressée adéquatement en l’absence d’une telle compréhension», note l’étude du think tank.  Pour reconsidérer le préexistant susmentionné et agir dans ce sens, les spécialistes sont donc revenus sur «le panorama des réalisations et des défis» relatifs à l’autonomisation des femmes au Maroc. «Conscient du rôle que revêt l’autonomisation de la femme pour plus d’une question de développement, le Maroc s’est engagé dans une longue démarche», dans le but d’atteindre cette autonomisation, affirment MM. Ibourk, Ghazi et El Aynaoui, précisant que «de grands efforts ont été déployés en matière de droits des femmes» et que des avancées «non négligeables» ont été réalisées ces dernières années en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, aussi bien «sur le plan institutionnel que de réalisation».
 Pourtant, de fortes inégalités et discriminations entre les hommes et les femmes sont constatées, selon un rapport du Fonds monétaire international, qui mesure l’ampleur du clivage femmes-hommes dans quatre domaines fondamentaux de l’inégalité entre les sexes, à savoir la participation et les opportunités économiques, le niveau de formation et/ou de scolarisation, la vie et la santé et l’autonomisation politique.
 En matière de participation des femmes à l’activité économique, si «les taux d’activité restent relativement élevés chez les femmes adultes et les diplômées de niveau supérieur», les experts relèvent «la faible participation des femmes à l’activité économique, particulièrement en milieu urbain et chez les jeunes», avec 22,2% en 2018.
 Pour expliquer ce faible niveau de participation des femmes au marché du travail, les auteurs basent leur analyse sur «la répartition traditionnelle des rôles dans le ménage», «la scolarisation croissante des filles et l’allongement de leur scolarité», ainsi que sur «le statut matrimonial, en particulier celui les femmes mariées». Et pour expliquer pourquoi 10,5 millions de Marocaines demeurent inactives, MM. Ibourk, Ghazi et El Aynaoui pointent du doigt le «recul de certaines activités à fort taux de féminisation de l’emploi», «l’arbitrage entre travail professionnel et domestique, soit les négociations intra-familiales, le salaire de réservation et la théorie du Job-search» ainsi que «les défis imposés par une société patriarcale».  Par ailleurs et au-delà de ce qui est propre à la femme, «relever le défi de création d’emplois, particulièrement pour les femmes et les jeunes, appelle à des efforts à tous les niveaux, y compris le capital humain, le cadre macro-économique et l’environnement des affaires, l’accès aux facteurs, notamment le financement, la reconsidération de certaines institutions des marchés et l’adéquation du système d’information», concluent les experts. 

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