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Depuis décembre 2019 les lecteurs de médias du monde entier n’ont pas pu échapper à la Finlande. Ce pays nordique et surtout son leader Madame Sanna Marin ont fait la une. Ce n’est pas la première fois que la Finlande est dirigée par une femme. Le pays a eu comme président Madame Tarja Halonen entre 2000 et 2012. La première dame première ministre fut nommée en 2003.
Ce qui est marquant, c’est que dans l’actuel cabinet les femmes détiennent les postes clés : Finances, Intérieur, Justice, Éducation, laissant aux hommes le ministère de l’Egalite. Comme «cerise sur le gâteau», le Premier ministre Sanna Marin, la jeune femme de 34 ans, est le plus jeune chef de gouvernement actuellement en fonction dans le monde et le plus jeune de tous les Premiers ministres de l’histoire de la Finlande.
Faisons un court zoom historique. C’est dès 1906 que la Finlande est devenue le premier pays au monde à accorder tous leurs droits civiques et politiques aux femmes : les Finlandaises ont ainsi obtenu cette année-là non seulement le droit de vote (une première en Europe à l’époque), mais aussi le droit de se présenter à toutes élections. Les 15 et 16 mars 1907, tous les citoyens et citoyennes de 24 ans et plus, y compris la bonne à tout faire et l’employée agricole les plus modestes, se virent alors appeler pour la toute première fois aux urnes.
Ces premières élections s’avérèrent être un succès : la participation atteignit 70,7% et il ne se produisit à cette occasion ni irrégularités, ni troubles publics. À l’époque, une majorité de Finlandais étaient au mieux moyennement lettrés, tandis que le sentiment de réveil national qui montait dans le pays depuis plusieurs années créait des conditions favorables à la fondation d’associations de défense des droits civiques et d’organisations politiques.
C’était le début de l’égalité parlementaire en Finlande : un nombre record de femmes a été élu au Parlement finlandais aux dernières élections législatives d’avril 2019 : elles sont désormais 93 à siéger à la Chambre, soit pas moins de 47% des 200 parlementaires finlandais. Par ailleurs, sur les 20 sièges que compte aujourd’hui la Ligue verte à la Chambre, 17 sont occupés par des femmes, tandis que le Parti social-démocrate est représenté de son côté par 22 députées, sur un total de 40 sièges de parlementaire pour ce parti. La Finlande a aussi imposé le principe du «60-40» dans toutes les administrations publiques.
La longue tradition égalitaire finlandaise est une source d’opportunités pour les femmes et les minorités. Ainsi, aussi bien les femmes que les hommes finlandais au sommet de la société viennent de tous milieux socio-économiques confondus.
Née à Helsinki, la Première ministre Sanna Marin fête son premier anniversaire dans le foyer pour femmes battues où sa mère, qui a grandi dans un orphelinat, a trouvé refuge pour échapper à un mari violent et alcoolique. Marin est bonne élève et ses notes lui ouvrent les portes de l’université.
Elle est la première de sa famille à décrocher le bac et à suivre des études supérieures, financées avec divers petits boulots : livreuse de journaux, travail à la caisse d’un supermarché entre autres. Élève en sciences sociales et administration publique, elle est vite attirée par la politique. À 27 ans, elle est élue membre du conseil municipal de Tampere, la deuxième plus grande agglomération du pays. En 2015, elle est élue députée de sa circonscription.
En plus d’être chef de gouvernement, Madame Marin est jeune maman. Enceinte, elle publie sur Instagram des clichés de son ventre rebondi et du «colis de naissance», ce kit offert depuis 1938 aux futurs parents, contenant tout le nécessaire pour l’arrivée du bébé.
Pour créer l’égalité des chances pour tous et permettre aussi aux femmes la liberté de suivre leurs aspirations, beaucoup de mesures concrètes ont été prises. Les parents ont accès à des services de garderie de qualité et à l’éducation gratuite pour leurs enfants, choses nécessaires pour concilier vie professionnelle et vie familiale. Déjà exemplaire en matière de congé maternité, la Finlande veut aller encore plus loin. C’est l’une des toutes premières réformes présentées par Sanna Marin : l’allongement de la durée du congé parental qui va passer de 11,5 à 14 mois et sera divisé équitablement entre les parents. Ils bénéficieront de 164 jours chacun.
La Finlande a toujours été à l’avant-garde dans les questions d’égalité. Dans cet État peu peuplé, on a saisi l’importance d’utiliser toute la main-d’œuvre, et tous les talents. m
(Texte inspiré d’articles publiés sur le site ThisisFINLAND.fi)
