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«L’envol des racines» de Gharbaoui ou les œuvres ouvertes et libres  d’un artiste hors pair

Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain offre à voir au large public de la capitale, du 23 septembre au 8 février 2021, l’exposition «Gharbaoui, l’envol des racines», et ce dans le respect total des mesures de protection contre la propagation du Covid-19. Cette exposition est une rétrospective de feu Jilali Gharbaoui où sont mises en exergue 70 œuvres des années 1950 et 1960 témoignant du génie artistique de ce peintre qui nous a quittés il y a 50 ans.

«L’envol des racines» de Gharbaoui ou les œuvres ouvertes et libres  d’un artiste hors pair
Mehdi Qotbi devant une œuvre de Gharbaoui. ttt

L’exposition «Gharbaoui, l’envol des racines» a vu le jour, suite à un break qui a duré plusieurs mois. Elle permet un retour en force, car cet arrêt a donné du temps à l’équipe de la Fondation nationale des musées pour se préparer pour des projets plus grandioses. «Nous avions besoin de ce break, puis de prendre du temps pour nous-mêmes. Ce temps nous a donné du recul à la Fondation pour réfléchir. Ce qui nous a amenés à changer la programmation pour mettre l’art marocain davantage en avant. Puis nous avons décidé d’ouvrir tous nos musées pour montrer que l’art c’est la vie, c’est l’espoir», souligne le président de la Fondation nationale des musées, 
Mehdi Qotbi.
M. Qotbi n’a pas manqué d’ajouter, à propos de feu Gharbaoui, que cet artiste a une place essentielle dans l’histoire de la peinture marocaine. «Gharbaoui est l’un des premiers artistes marocains qui ont mis la main et donné le souffle de la modernité. Celui qu’on considère comme un pionnier de l’art non figuratif marocain a marqué, par ce désir de modernité, d’ouverture sur le monde et par sa gestuelle unique, l’histoire de l’art du pays à une époque où rompre avec la tradition était inenvisageable. Cette rétrospective permet ainsi au public de comprendre la complexité d’un peintre ambitieux et avant-gardiste qui a inspiré des générations d’artistes marocains mais aussi européens».
Ainsi, cet accrochage de Gharbaoui est un hommage bien mérité pour l’un des plus grands artistes du Maroc qui a donné naissance à des œuvres immortelles et avant-gardistes. C’était le premier artiste marocain à avoir dépassé l’art naïf et orientaliste pour se livrer à l’abstraction lyrique. Ses œuvres ont fait couler beaucoup d’encre chez les grands critiques marocains et étrangers, que ce soit sur ses créations exceptionnelles ou ses écrits biographiques. Signalons que cette exposition a pu avoir lieu grâce à la Fondation Al Mada et au groupe Attijariwafa bank qui ont accepté de partager leur collection de Gharbaoui avec le public marocain. Sans oublier le directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, son équipe ainsi que toute l’équipe de la Fondation nationale des musées qui ont travaillé d’arrache pied pour préparer ce projet. Et bien sûr, l’accrochage de Ghitha Triki, commissaire de l’exposition, qui a imaginé une belle scénographie des œuvres de Jilali Gharbaoui.
Cet orphelin depuis l’âge de 10 ans a connu une vie très mouvementée. Dans sa jeunesse, Gharbaoui a été encouragé par Ahmed Sefrioui qui l’a aidé à suivre des cours du soir, durant des années, à l’Académie des arts de la ville de Fès et ensuite à obtenir, en 1952, une bourse pour l’École des beaux-arts de Paris. Pendant ce séjour en France, Gharbaoui côtoie d’autres styles de peinture et se branche plus vers l’abstraction. Ses créations et ses expositions se suivent, notamment au Maroc, en France, aux États-Unis, en Belgique, en Italie, au Canada, au Japon, au Mexique et en Allemagne. «Ses gestes colorés sont autant de lumière qui font vibrer la matière au sein de la couleur. Cette gestualité impulsive traduit bien l’hyper-émotivité du personnage, le côté vibratile de ses pulsions physiques et mentales», écrit Restany en 1990. Toutefois, la vie de Gharbaoui se résume à des périodes de créativité et des crises de santé, jusqu’à son décès, le 8 avril 1971, sur un banc public au Champ-de-Mars à Paris. Il sera ensuite enterré à Fès. 

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