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Les leviers à activer pour des économies de 100 milliards de dollars

La croissance s’essouffle en Afrique et les ressources risquent de manquer pour financer le développement du continent. Les gouvernements africains sont appelés à accélérer la transformation des systèmes fiscaux et améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Bien mis en œuvre, ces efforts pourraient générer près de 100 milliards de dollars par an de revenus additionnels et d’économies supplémentaires, selon une étude du cabinet Mckinsey.

Les leviers à activer pour des économies  de 100 milliards de dollars
Les pays africains doivent entreprendre une transformation en profondeur de leur gestion des finances publiques avec la mise en place de dirigeants compétents et la mobilisation de toutes les parties prenantes.

Les pays africains doivent entreprendre une transformation en profondeur de leur gestion des finances publiques. Car si la croissance du PIB de l’Afrique a été en moyenne de 5,2% en 2000 et 2010, sa progression a ralenti entre 2010 et 2015 pour atteindre un taux annuel moyen de seulement 3,3%. En clair, le continent fait aujourd’hui face à un ralentissement de la croissance conjugué à une baisse des prix des produits de base, à des recettes fiscales stagnantes et à une augmentation de la dette publique. «Le ralentissement économique s’est par ailleurs accompagné d’une forte augmentation des déficits publics : le déficit budgétaire moyen en Afrique, de 2,5% en 2010, a presque doublé en huit ans pour atteindre 4,8% en 2018. Ce niveau s’explique par une croissance plus rapide des dépenses publiques, qui ont systématiquement dépassé les recettes ces dernières années. L’an dernier, les dépenses publiques de l’Afrique se sont élevées à 555 milliards de dollars, pour des recettes publiques limitées à 443 milliards, d’où un déficit budgétaire de 112 milliards de dollars», décrypte le cabinet Mckinsey dans son étude intitulée «Amélioration des finances publiques en Afrique : une opportunité de 100 milliards de dollars». En 2018, les recettes publiques des pays africains ne représentaient que 19% du PIB du continent, en baisse par rapport aux 23% de 2010. Le ratio des recettes publiques/PIB dans la plupart des pays émergents non africains se situe entre 25 et 35%. Parallèlement, les dépenses publiques continuent de croître. Le déficit d’infrastructures en Afrique devrait, par exemple, encore coûter près de 100 milliards de dollars par an aux gouvernements africains. «Sans action appropriée, ces derniers seront confrontés à une pression fiscale croissante et au risque de ne plus être en capacité d’investir à la hauteur des enjeux», préviennent les auteurs de l’étude. 

Les programmes visant à améliorer l’efficacité des dépenses publiques peuvent générer entre 40 et 60 milliards de dollars par an, grâce à des économies de coûts, «telles que la mise en œuvre des meilleures pratiques d’investissements, la refonte des procédures d’achat et de passation des marchés publics, ou encore l’élimination des emplois fictifs. Ces économies représentent entre 8 et 12% du budget total des gouvernements africains».
Bien qu’immense, le défi des finances publiques en l’Afrique peut être relevé grâce à des leviers qui ont déjà fait leur preuve, insiste McKinsey. Afin de saisir cette opportunité d’amélioration des finances publiques de 100 milliards de dollars, les pays africains doivent entreprendre une transformation en profondeur de leur gestion des finances publiques. Les leviers à actionner ? Mise en place de dirigeants compétents, mobilisation de toutes les parties prenantes, communication d’une histoire convaincante du changement au sein de la Fonction publique et une focalisation quotidienne sur la croissance des revenus et le contrôle des coûts. McKinsey cite également l’utilisation de la technologie et des données pour créer la transparence et aider la prise de décision.
Ces efforts pourraient générer près de 100 milliards de dollars par an de revenus additionnels et d’économies supplémentaires, suffisamment pour effacer l’ensemble du déficit budgétaire de l’Afrique ou pour combler son déficit en infrastructure. 

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