La place qu’occupent les femmes dans l’entreprise marocaine est un vaste débat. En effet, personne ne peut nier que la femme est dotée de plusieurs compétences professionnelles qui lui permettent d’être actrice de changement et de contribuer, à côté de l’homme, dans l’évolution et dans la performance de l’entreprise et de l’économie nationale, de façon générale. Mais pourquoi y a-t-il encore si peu de femmes à accéder aux postes à responsabilité ? Selon Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines, outre les stéréotypes et les obstacles socioculturels basés sur le genre, qu’on connait d’ailleurs tous, cette situation s’explique par certaines fausses croyances que plusieurs femmes ont développées. «Les femmes se mettent inconsciemment des barrières qui font qu’elles deviennent moins ambitieuses et surtout moins sûres d’elles que les hommes en entreprise», souligne l’experte. Et d’ajouter que certaines femmes croient profondément qu’elles ne seront jamais aptes à réussir mieux que l’homme dans un poste à responsabilité, ce qui n’est pas vrai. «La femme est dotée de plusieurs compétences, notamment l’empathie, la capacité à s’adapter rapidement aux différentes situations et le sens de l’organisation. Ces compétences sont d’une importance cruciale pour la femme, il suffit qu’elle travaille sur ses points de blocage et qu’elle ait confiance en elle-même».
Malgorzata Saadani Coach international ICC
«L’approche genre en milieu professionnel sous-entend la promotion de la femme, voire une forme de sa discrimination positive. C’est excellent comme démarche, d’autant qu’il y a encore beaucoup à faire pour combattre les fameux «plafonds de verre» auxquels se heurtent les femmes ambitieuses cantonnées dans les postes subalternes et rémunérées d’une manière injustement plus faible que les sont les hommes démontrant les compétences comparables. Ce dont on parle peu, c’est la manière d’encourager les femmes d’une manière globale à faire leur diagnostic d’ambitions et objectifs professionnels, tout en préservant l’équilibre personnel et familial. En d’autres termes : les aider à trouver leurs priorités, faire le bilan des atouts et des contraintes, établir les stratégies personnelles et les réaliser, au lieu d’adopter une position d’attentisme et d’adaptation aux conditions modelées par les autres. Comment être une femme proactive, tout en restant raisonnable et empathique ? Je pense que cette question mérite une réflexion calme et profonde, avant de se lancer dans le feu de l’action. Et c’est à cet exercice, peut-être peu spectaculaire, mais absolument nécessaire et fondateur, que j’aimerais inviter toutes les lectrices du «Matin». Aussi, j’encourage tous ceux qui ont de l’estime pour les femmes de leur entourage à les soutenir dans cet effort.» m
