L’impact de la fermeture des écoles sur les inégalités des genres thème du 3e webinaire de l’UNESCO

L’UNESCO a organisé récemment son 3e webinaire dans le cadre de sa réponse éducative au Covid-19. Cette rencontre virtuelle, qui s’est intéressée à la dimension de genre de la fermeture des établissements d’enseignement, a réuni plus de 150 responsables gouvernementaux, professionnels et experts de nombreux pays du monde. Ces derniers ont échangé des informations sur la manière dont les pays peuvent mener des actions attentives à l’égalité des sexes et fondées sur des données factuelles pendant et après cette perturbation de l’éducation. «Nous vivons une période de grande incertitude, mais il est certain que la fermeture des établissements scolaires pour cause de Covid-19 accentuera les inégalités entre les sexes. C’est un problème universel. Tous les pays 
doivent agir pour combattre ces inégalités», a affirmé Mme Suzanne Grant-Lewis, Directrice de l’Institut international de l’UNESCO pour la planification de l’éducation (IIPE), en ouvrant le webinaire.
Les participants ont assuré que la fermeture des établissements d’enseignement pour cause de Covid-19 dans 188 pays risque d’exacerber les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation ou d’en créer de nouvelles, sauf si des mesures sont prises à cet égard. À ce jour, 1,57 milliard (91%) d’élèves inscrits ne vont plus en cours en raison de la pandémie de Covid-19, dont 743 millions de filles. Cela est loin d’améliorer la situation des filles, déjà plus susceptibles de rester à l’écart du système éducatif. «Avec la fermeture des établissements scolaires, nous savons que les filles et les femmes risquent d’être davantage exposées au virus, en tant que membres du personnel de santé et en tant que soignantes. À la maison, elles pourraient se retrouver surchargées de travail non rémunéré, ne pas être en mesure de poursuivre leurs études à distance et subir plus de violences domestiques. Ces risques compromettent leur retour à l’éducation», ont affirmé les participants au webinaire. 
«Sans action ciblée, nous laisserons retomber l’élan imprimé en faveur de l’éducation et de l’égalité des genres, et risquons un retour en arrière», a prévenu Maki Hayashikawa, chef de la Section pour une éducation de qualité inclusive au Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Asie et dans le Pacifique.
Les intervenants ont donné un aperçu des mesures à prendre pour que chaque apprenant puisse continuer ses études pendant et après la crise. Tous ont partagé une même inquiétude : les réponses rapides tiennent rarement compte des répercussions en matière d’égalité des genres. «Jusqu’à présent, les analyses des conséquences du Covid-19 sur l’éducation ont totalement ignoré la question de l’égalité des sexes. Ainsi, le passage à l’apprentissage à distance grâce à des solutions numériques, mais aussi à des outils de faible technologie comme la radio, ne tient pas compte de la réalité et des inégalités que les filles vivent au quotidien», a souligné Yona Nestel, de Plan international.
Parmi les mesures proposées pendant le webinaire, on peut citer la représentation équitable des femmes et des hommes dans la prise de décision et la planification, la mobilisation des parents et des communautés, en particulier pour soutenir l’éducation des filles, des approches globales et adaptées tenant compte de la fracture numérique entre les sexes, la priorité accordée à des solutions accessibles et à la participation des femmes et la promotion des partenariats pour répondre aux problèmes sanitaires, sociaux et éducatifs transversaux qui influent sur la continuité de l’apprentissage.
Les participants ont également insisté sur la nécessité de mobiliser des fonds supplémentaires pour l’éducation des filles, ainsi que sur le rôle des collectivités locales dans la conception de programmes de soutien adaptés pour améliorer l’apprentissage. 
Il est à rappeler que l’UNESCO a lancé une coalition mondiale pour l’éducation afin de favoriser les possibilités d’apprentissage inclusif pour les filles, les garçons et les jeunes en cette période de perturbation soudaine et sans précédent de l’éducation.