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L’industrie bancaire marocaine sur les traces des pays avancés

Le crédit au secteur privé représente plus de 80% du PIB au Maroc. Cette performance, portée par un secteur bancaire mature, dépasse largement la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et même certains pays avancés, selon les dernières analyses de la Banque européenne d’investissement et du groupe Attijariwafa bank.

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Le Maroc est l’un des champions dans le crédit à l’économie et au secteur privé. Selon deux documents distincts fraichement publiés par la Banque européenne d’investissement (BEI) et par le groupe Attijariwafa bank, les prêts aux entreprises et aux ménages représentent plus de 80% du PIB dans le pays. Cette performance «dépasse largement la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure», souligne la BEI dans son dernier rapport sur le secteur bancaire en Afrique. Selon ce document de plus de 200 pages, le Maroc se distingue notamment des pays de l’Afrique du Nord où le secteur bancaire est l’un des plus développés du continent. Dans cette région, les banques fournissent du crédit au secteur privé à hauteur d’environ 46% du PIB. Si au Maroc, les prêts aux entreprises et aux ménages dépassent 80% du PIB – en raison d’un système financier relativement vaste et dominé par les banques – en Égypte et en Algérie, en revanche, le crédit au secteur privé ne dépasse pas 30% du PIB. Ces deux pays «ont des systèmes financiers limités, même comparés à des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure», soulignent les économistes de la BEI. 
Le groupe Attijariwafa bank confirme cette performance du secteur bancaire dans le financement de l’économie. «Contrairement à ce que l’on peut imaginer, le secteur bancaire marocain est fortement impliqué dans le financement de l’économie. Avec 939 milliards de DH enregistrés à fin décembre 2019, l’encours des crédits bancaires représente 83% du PIB du Maroc, contre 48% en 2004», a déclaré Mohamed El Kettani. Le PDG d’Attijariwafa bank s’exprimait le 2 mars lors de la présentation à Casablanca des résultats annuels du groupe. 
Globalement, les crédits par décaissement ont augmenté de 9% (taux de croissance annuel moyen) entre 2004 et 2019, selon les économistes d’Attijariwafa bank. «Et si on se compare au benchmark international sur le volet des crédits au secteur privé rapportés au PIB, le Maroc est en train de rejoindre les pays avancés. Pour dire que le secteur bancaire marocain est très mature en termes de financement de l’économie», se félicite le vice-président du GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc). 
En termes de crédits au secteur privé rapportés au PIB, le Maroc dépasse même l’Italie (77%) et la Turquie (68%). En Afrique, il devance la Tunisie (68%), le Sénégal (28%), la Côte d’Ivoire26%), ou encore l’Égypte (26%) et l’Algérie (25%). 
En considérant les crédits dans le total bilan bancaire, le Maroc affiche également un fort taux de 63%, contre 56% pour les États-Unis, 53% pour la Chine, 49% pour l’Espagne et 32% pour la France. Et ce n’est pas tout. Le taux de transformation (crédits/dépôts) se situe à 93% au Maroc et frôle même les 100% si l’on intègre les créances en souffrance. «Quasiment tout ce que nous collectons comme dépôts, nous le distribuons comme crédits à l’économie : aux entreprises et aux ménages. Là aussi, nous sommes au-delà de certains pays développés comme la France (87%), le Royaume-Uni (78%), ou encore les États-Unis (72%)», explique Mohamed El Kettani.  Selon le patron d’Attijariwafa bank, le secteur bancaire marocain affiche une répartition équilibrée des crédits à l’économie, avec une part importante des TPME malgré des niveaux de risques élevés. En effet, les derniers chiffres montrent que 33% des crédits distribués au Maroc sont allés aux TPME, contre 36% pour les grandes entreprises et 31% les ménages. À noter que les crédits Entreprises ont atteint 598 milliards de DH à fin 2019, en hausse de 5% en glissement annuel. Les crédits Particuliers, eux, se sont élevés à 271 milliards de DH, en augmentation de 3%. 

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