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L’intégration économique de l’Afrique, une urgence stratégique

L’Afrique doit, aujourd’hui plus que jamais, enclencher le processus de son intégration économique. La crise sanitaire a montré, en effet, la forte dépendance du contient du reste du monde. Une dépendance qui fait perdre à l’Afrique des opportunités en or en termes de développement industriel. Pour les experts, la zone de libre-échange continentale constitue en post-crise sanitaire un cadre idoine pour bâtir des chaînes de valeurs industrielles régionales inébranlables.

L’intégration économique de l’Afrique,  une urgence stratégique
La Zone de libre-échange continentale africaine constituerait un cadre judicieux pour concrétiser une véritable intégration régionale et une souveraineté industrielle.

La crise sanitaire que traverse le monde et particulièrement l’Afrique remet à l’ordre du jour l’urgence d’une intégration économique et commerciale du continent. Dans un contexte mondial où des mouvances populistes s’élèvent pour appeler à une reconquête du concept de «souverainetés économiques» des États, l’Afrique doit prendre son destin en main pour constituer son propre puzzle industriel et commercial. «Le commerce intra-africain frôle à peine les 15% contre 65% en Europe. Les pays du continent doivent tirer parti de cette crise sanitaire et renforcer les interconnexions commerciales et industrielles. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) constituerait un cadre judicieux pour concrétiser une véritable intégration régionale et une souveraineté industrielle», estime Rockya Madougou, conseillère spéciale du Président togolais, qui s’exprimait dans un webinaire, organisé, le 5 juin, par l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) sur le thème «La crise du Covid-19 : une opportunité pour l’émergence et l’indépendance de l’économie africaine». La souveraineté industrielle de l’Afrique ne pourrait être atteinte que dans un cadre d’une souveraineté continentale, soutient, pour sa part, Brahim Fassi Fihri, président et fondateur de l’institut Amadeus. Pour lui, le continent a tous les ingrédients pour s’assurer sa souveraineté économique. «Nous avons aujourd’hui un cadre idoine pour construire l’intégration économique continentale à savoir la ZLECA et où le Maroc, de par son expertise et ses écosystèmes industriels, pourra jouer un rôle important», détaille Fassi Fihri. Le jeune expert estime, par ailleurs, que cette crise sanitaire a montré l’importance d’intégrer le Maroc dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Abdou Diop, managing partner chez le cabinet Mazars, souligne que c’est dans les situations de crise qu’il faut chercher les opportunités. «La crise sanitaire a mis à nu plusieurs faits notamment la forte dépendance de l’Afrique du reste du monde et aussi la dépendance mondiale vis-à-vis de l’Asie. D’où l’intérêt pour notre continent de développer sa souveraineté industrielle. Et puisque les pays africains ne peuvent pas tous développer leur propre souveraineté industrielle, il est essentiel d’aller dans une premier étape vers une souveraineté régionale basée sur la coopération industrielle entre pays», explique Diop. Mohammed Fikrat, président directeur général de Cosumar, qui a également pris part au webinaire, estime que l’agroalimentaire constitue un enjeu stratégique pour l’intégration économique du continent. Son explication : l’Afrique importe quelque 33 milliards de dollars de produits agroalimentaires alors que le continent a tout le potentiel pour nourrir le monde. Selon lui, seulement 50% des terres arables sont actuellement exploitées en Afrique et à peine 2% des ressources hydriques renouvelables sont mobilisées. Afin de s’assurer sa sécurité alimentaire et absorber le chômage, le continent doit mobiliser des investissements conséquents pour développer des chaînes de valeurs industrielles solides. 

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