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L’IRES plaide en faveur d’une nouvelle gouvernance en rupture avec les pratiques du passé

L’une des principales composantes sur lesquelles devrait être fondé le nouveau modèle de développement marocain est une nouvelle gouvernance, estime l’IRES dans son dernier rapport stratégique, remis à la Commission spéciale chargée du modèle de développement. Une nouvelle gouvernance qui marquerait une rupture avec les pratiques du passé dont les principes sont d’une part, la justice et l’éthique et d’autre part, la flexibilité et l’adaptation.

L’IRES plaide en faveur d’une nouvelle gouvernance  en rupture avec les pratiques du passé

Sa Majesté le Roi a appelé dans le discours d’ouverture du Parlement, le 13 octobre 2017, au renouvellement du modèle de développement du Maroc en raison de l’ampleur du déficit social et des modalités de réalisation de la justice sociale et territoriale. Prenant cela en considération, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES), dans son rapport stratégique se focalisant sur les orientations à prendre pour l’élaboration d’un nouveau modèle, s’est beaucoup attardé sur la place à accorder à la gouvernance.
C’est dans cette optique que l’IRES a mis en exergue l’importance de la gouvernance en la plaçant au cœur du modèle proposé. L’Institut estime que le contexte d’évolution actuel impose qu’une nouvelle ligne directrice du Royaume du Maroc soit dégagée pour guider les nécessaires transformations, tout en opérant une rupture avec les pratiques de gouvernance qui ont entravé la pleine concrétisation des choix stratégique. Outre la réflexion sur les nouveaux choix du pays, l’IRES considère qu’il est important de marquer une rupture avec certains modes de gouvernance ayant prévalu jusqu’à présent et qui ont empêché le Maroc de réaliser un rythme de développement soutenu.
À cet égard, ce rapport stratégique dénonce, parmi les insuffisances du modèle de développement actuel, «une gouvernance publique qui empêche la réalisation d’un rythme de développement soutenu». Cela est imputable, en partie, souligne le rapport, au manque de cohérence des politiques publiques, à un déficit en termes de coordination de l’action publique, aux dysfonctionnements administratifs, particulièrement dans les secteurs en relation directe avec le citoyen et au niveau préoccupant de la corruption. Des faiblesses, ajoute le document, persistent en matière d’implémentation, de suivi et d’évaluation des politiques publiques ainsi que sur le plan de la déclinaison territoriale des programmes publics.
C’est pourquoi, dans le chapitre consacré à cette question, l’IRES insiste sur le fait que «la gouvernance est la condition sine qua non de l’implémentation de tout modèle de développement, quelles qu’en soient les composantes.  L’histoire politique du monde ne cesse d’en apporter la preuve. Les meilleures intentions comme le modèle techniquement le plus parfait resteront lettre morte si le système en charge de son application ne se l’approprie pas, que cette gouvernance soit publique ou privée», lit-on dans ledit rapport stratégique.
Ainsi, pour la mise en œuvre du modèle de développement proposé, l’IRES estime qu’il faut tabler sur un cadre global mais précis de gouvernance. Un cadre qui pourrait se déployer, est-il proposé, sur quatre axes, obéissant à deux grands principes. Il s’agit de la justice et de l’éthique ainsi que de la flexibilité et l’adaptation. «La justice et l’éthique, car l’aggravation des inégalités entraîne à la fois la panne de l’ascenseur social, l’exacerbation du sentiment d’injustice et la hausse des exactions de tout genre, notamment la corruption. La flexibilité et l’adaptation, pour faciliter l’évolution de ce modèle, par essence transitoire. D’où l’importance d’une gouvernance à la fois intelligente, sensible aux différences de contexte, agile, c’est-à-dire soucieuse de limiter l’échelle hiérarchique et les procédures bureaucratiques», expliquent les rédacteurs du rapport.
Dans ce cadre, l’IRES propose le recours à l’autorité de proximité en renvoyant à la décentralisation, système qui doit être étendu et approfondi, est-il recommandé, pour préparer au mieux la gestion des crises à venir. Aussi, l’administration publique devrait être réhabilitée pour qu’elle puisse de nouveau attirer des profils intéressants, tout en mettant fin aux dysfonctionnements qui la caractérisent, particulièrement dans les secteurs en relation directe avec les citoyens. Pour réussir sa mutation, l’administration publique marocaine, tout en privilégiant l’intérêt général, devrait s’inspirer des règles du management privé et tirer profit des facilités offertes par la digitalisation.
Le Maroc, préconise le rapport, devrait saisir les opportunités offertes dans le cadre de la régionalisation avancée pour améliorer l’efficacité de l’administration centrale et instaurer les bases d’une gouvernance territorialisée des politiques publiques. La nouvelle gouvernance devrait consolider le caractère exemplaire de l’État et lui conférer le rôle de visionnaire au service de l’intérêt général à long terme. «S’agissant des réformes, il faudrait dissocier leur processus d’élaboration des contingences politiques et électorales, assurer leur déploiement sur le terrain et conditionner systématiquement l’allocation de ressources budgétaires par la réalisation des objectifs assignés aux services publics», exhorte l’IRES. 

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