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Samedi 04 Mai 2024
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Un livre décrypte la migration féminine à Casablanca

«Migration féminine à Casablanca, entre autonomie et précarité» retrace les trajectoires des migrantes depuis la prise de décision du départ jusqu’à leur installation dans la métropole.

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L’Université Hassan II de Casablanca et la Croisée des Chemins ont publié récemment «Migration féminine à Casablanca, entre autonomie et précarité». Il s’agit du deuxième ouvrage publié dans le cadre de la collection Tiwizi qui regroupe les deux établissements. L’ouvrage est coordonné par Leila Bouasria, professeur de sociologie à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Hassan II – Aïn Chock, Casablanca. 

Il regroupe un ensemble d’articles dont l’objectif est de retracer les trajectoires des migrantes depuis la prise de décision du départ jusqu’à leur installation dans la métropole. 

Ce livre traite la migration féminine autonome où la femme migrante «part seule» en prenant en charge et en assumant par elle-même son projet migratoire visant à satisfaire des objectifs individuels. Son objectif est de décrire les processus, les motivations, les différentes stratégies et ressources mobilisées par les actrices durant leurs itinéraires migratoires. «Le processus migratoire est un miroir grossissant des changements qui se passent à une échelle plus globale. À travers lui se reflètent les rapports sociaux de génération, de classe et de sexe à l’œuvre ainsi que les reconfigurations professionnelles possibles dans le cadre d’un travail précaire sans qualification. Les trajectoires migratoires des “mouhajirates” nous invitent également à déceler les différents niveaux de tensions dans l’expression de l’autonomie telle qu’elle est décrite et vécue par les migrantes. Comment donc se construit cette autonomie au fil des parcours ? Comment devient-elle une des conditions de la vie en ville ?» indique un communiqué de la maison d’édition la Croisée des chemins. 

L’ensemble des articles de cet ouvrage s’efforce de répondre à ces questions en retraçant les trajectoires des migrantes depuis leur engagement dans la mobilité jusqu’à leur installation à Casablanca, en passant par les différentes étapes de leur insertion professionnelle. Les auteurs donnent à voir comment la flexibilité professionnelle, qui s’accompagne dans la majorité des cas d’une mobilité résidentielle, travaille l’autonomie en la renforçant ou en l’entravant. L’entrave est d’ailleurs ce qui permet aux actrices de constater la force de leurs expériences et de rendre compte à la fois de leur constitution en tant que sujet et de leur valorisation personnelle.

Parmi les articles publiés dans le livre, il y a «Les mobilités féminines autonomes à Casablanca» de Leila Bouasria et Mériam Cheikh. 

Cet article montre comment le processus d’autonomisation commence en amont lors des départs qui sont moins le fait de stratégies familiales que de décisions individuelles. Leur analyse souligne que les femmes migrantes s’inscrivent davantage dans des rapports d’indépendance que de dépendance à leur famille d’origine. Il s’agit tout d’abord pour ces actrices de sortir d’un environnement inégalitaire. L’ouvrage parle aussi de «La migration saisonnière des ouvrières agricoles. Une forme de vulnérabilité ou un projet d’autonomie et d’ascension sociale ?»

L’objectif de cet article est d’analyser le processus de migration féminine autonome qui se déroule dans des conditions de vulnérabilité. Il s’agit d’essayer de comprendre les principales motivations des ouvrières et de relever les différentes stratégies qu’elles mobilisent pour dépasser les contraintes et s’engager dans des projets de redéfinition identitaire, d’autonomie et d’ascension sociale. 

Pour leur part, les chercheurs Amal Bousbaa et Abdallah Zouhaïri décryptent les «Transferts et lien familial».

Dans leur article, les auteurs considèrent les transferts d’argent par les migrantes comme un moyen de légitimation de ce nouveau rôle. Ces transferts permettent ainsi de reconfigurer les rôles de chacun au sein des familles des migrantes. Aussi, elles rendent possible la restauration du lien familial malgré les distances prises à la suite du projet migratoire. Le maintien de ce lien est un gage de réussite symbolique et matérielle. 

Le livre décrypte aussi les conditions et espace de vie de la migrante autonome à Casablanca, les dynamiques de la migration féminine autonome à Casablanca ainsi que les ressources et stratégies des migrantes autonomes. 

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