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Tout ce que l’on sait sur le vaccin et la campagne de vaccination

La pandémie de Covid-19 ne faiblit pas dans le monde et au Maroc. Nous enregistrons, depuis plusieurs semaines, plus de 5.000 nouveaux cas quotidiens. Nous arrivons aujourd’hui à un total de 293.177 contaminations depuis le premier cas enregistré début mars, dont 4.779 décès. Fort heureusement, les cas de guérisons sont nombreux et, aujourd’hui, les autorités sanitaires font état d’un total de 238.598 personnes guéries.

Parallèlement à la propagation du virus, les efforts des scientifiques s’accentuent pour apporter un espoir à l’humanité et le vaccin reste à ce jour la seule issue… 

Dans cette course à la production de vaccin anti-Covid, le Maroc a pris les devants et semble bien positionné pour recevoir les vaccins à temps et en quantité suffisante. 

• Le 20 août, le Maroc conclut deux accords de coopération en matière d’essais cliniques du vaccin anti-Covid-19, avec le laboratoire chinois CNBG (China National Biotec Group Company Limited). 

• Le 18 septembre, le Royaume signe un mémorandum d’entente pour l’acquisition d’un vaccin anti-Covid-19 produit par la société russe R-Pharm et développé à Oxford par la compagnie pharmaceutique AstraZeneca. 

• Le 9 novembre, S.M. le Roi donne Ses Hautes Orientations pour le lancement d’une opération massive de vaccination contre la Covid-19. 

Quel vaccin ? 

Selon de nombreux experts, la campagne de vaccination concerne le vaccin chinois de Sinopharm. Le Maroc procède en effet aux tests cliniques sur 600 volontaires, avec un accord lui octroyant 10 millions de doses avant la fin de l’année en cas de résultats probants. 

Tout ce que l’on sait, selon des experts, c’est que les scientifiques n’ont pas relevé d’effets secondaires graves chez les bénévoles. «Les équipes assurent un suivi régulier, et jusqu’à aujourd’hui, tout se passe bien Hamdolilah», nous confiait Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses et membre du comité de veille Covid-19 au CHU Ibn Rochd, fin septembre dernier.

Que sait-on d’autre sur ce vaccin ?

Il faut savoir que ce vaccin a été testé sur 50.000 personnes en dehors de la Chine, soit le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Pérou et l’Argentine. La presse chinoise parle même de centaines de milliers de personnes qui ont reçu le vaccin de Sinopharm. Sinopharm vient d’annoncer, le 11 novembre, que les données obtenues à la suite d’essais cliniques réalisés à grande échelle et à un stade avancé pour le vaccin contre le coronavirus Covid-19 étaient «meilleures que prévu». On sait également que ce vaccin rassure également par le procédé de base de sa conception. «Ce type de vaccin est ce qu’on appelle “vaccin atténué”, c’est-à-dire que ses composantes virales sont affaiblies. Ce type donne une très bonne immunité et présente peu de risques pour la population», nous dit Dr Moulay Mustapha Ennaji, virologue, directeur du Laboratoire de la virologie à l’Université Hassan II-Casablanca.

Gratuit ou payant ? 

Rien n’est encore déclaré à ce sujet, mais l’on note que les vaccins essentiels au Maroc ont toujours été disponibles dans les centres de santé. Selon des informations, le ministère de la Santé serait en train d’étudier avec l’Anam la mise en place du remboursement du prix du vaccin pour les personnes couvertes par l’assurance. 

D’autres pistes ? 

Le Maroc est également en négociations avec CanSino Bio, Pfizer et Johnson & Johnson, autres candidats producteurs de vaccins. La déclaration a été d’ailleurs faite par le Chef du gouvernement, mais sans donner plus d’informations.

Comment s’organise la campagne

de vaccination 

Il faut dire que le Maroc a une expérience satisfaisante à ce niveau. En plus, les grandes lignes de cette campagne ont été données par le Souverain : cette opération devra couvrir les citoyens âgés de plus de 18 ans, selon un schéma vaccinal en deux injections. La priorité sera notamment donnée aux personnels en première ligne. L’objectif qui a été fixé est ambitieux : 80% de la population marocaine sera vaccinée. «La campagne de vaccination se déroulera sur 12 semaines, réparties sur 4 périodes de 21 jours. Chaque phase sera consacrée à un groupe de la population, à commencer par le personnel de santé, les forces de l’ordre, l’administration territoriale, le corps enseignant, les personnes âgées et les journalistes. 

La première campagne durera jusqu’à fin décembre, alors que la deuxième commencera au début janvier et sera consacrée à la vaccination du reste de la population», nous apprend Dr Ennaji.

Obligatoire ou non ? 

La vaccination par principe, n’est pas obligatoire. Mais le vaccin reste le moyen pour immuniser la population contre le virus et maîtriser sa propagation. Aussi, la vaccination risque de conditionner la mobilité à l’international et même les activités professionnelles.

Contraintes possibles

On sait que le transport des vaccins nécessite une gestion logistique particulière et notamment le contrôle rigoureux de la température dans la chaîne du froid : la majorité des vaccins à l’essai doivent être stockés à très basses températures, à environ -80°C, quand les vaccins traditionnels sont stockés à environ -20°C). Le rôle de la chaîne d’approvisionnement est de garantir un stockage, une manipulation et une gestion efficaces du stock de vaccins. C’est le grand défi logistique à relever pour les acteurs du secteur.

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Avis d’expert

Moulay Mustapha Ennaji, virologue, directeur du Laboratoire de la virologie à l’Université Hassan II-Casablanca​

«Comme vous le savez, cela fait maintenant un an que cette pandémie a commencé dans le monde, elle est associée à un agent viral qui est le Sras-Cov 2 qui cause la maladie de la Covid-19. Le seul moyen d’éradiquer ce virus est le vaccin en favorisant l’immunité au niveau de toute la population. Cette immunité collective permet en effet de réduire de plus de 80% les cas de contamination. Je rappelle que les vaccins ont permis, depuis bien longtemps, d’éradiquer des maladies comme la variole ou encore la poliomyélite. Ces pandémies n’ont pu être éradiquées que grâce aux vaccins. Il faut noter qu’il existe plus de 200 essais à travers le monde, menés sur des vaccins candidats. 15 laboratoires sont maintenant à la dernière phase de ces essais, dont 5 ont achevé cette phase 3 et qui sont maintenant au niveau de la production du vaccin. Parmi ces sociétés, il y a Sinopharm, la compagnie chinoise avec laquelle le Maroc a signé une convention auparavant et dont la production est prévue en collaboration avec un laboratoire marocain. Ce type de vaccin est ce qu’on appelle “vaccin atténué”, c’est-à-dire que ses composantes virales sont affaiblies. Ce type donne une très bonne immunité et présente peu de risques pour la population. À ce niveau, je trouve que le choix du Maroc est judicieux. Il existe aussi deux autres options pour le Maroc comme AstraZeneca ou encore Pfizer. 

Il faut signaler que depuis le début de la pandémie, S.M. le Roi a toujours privilégié la santé des citoyens et également la préservation de notre économie. Le Souverain a ainsi annoncé la campagne de vaccination qui se déroulera sur 12 semaines, réparties sur 4 périodes de 21 jours. Chaque phase sera consacrée à un groupe de la population, à commencer par le personnel de santé, les forces de l’ordre, l’administration territoriale, le corps enseignant, les personnes âgées et les journalistes. La première campagne durera jusqu’à fin décembre, alors que la deuxième commencera au début janvier et sera consacrée à la vaccination du reste de la population. À noter que cette campagne exclut les enfants et jeunes de moins de 18 ans. Pour chaque groupe, la campagne prévoit une cadence de 200 vaccinations par jour. Le ministère de la Santé veillera au suivi de cette campagne en impliquant les centres de santé, les hôpitaux, les CHU, les universités de médecine, et les délégations à travers tout le Royaume. Des unités mobiles sont prévues pour faire le tour des zones rurales. Il s’agit en fait d’une campagne démocratique qui ne va exclure personne. Certes, le vaccin n’est pas obligatoire, il reste un choix, mais c’est la seule option qui se présente pour éradiquer le virus.»

 

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