L’UMFP qualifie de «mauvaise décision» la proposition de la FRMF

«Les joueurs de football sont des cibles faciles». Cette phrase de Wyne Rooney pour dénoncer la pression exercée sur les joueurs professionnels en Anglettere pour baisser leur salaire colle bien à la réalité du football marocain, puisque la FRMF a ouvert la voie à la réduction des salaires des joueurs.  Empêtrés dans des crises financières aiguës bien avant la pandémie du coronavirus, les clubs de la Botola ne comptent pas laisser passer pareille occasion. La plupart d’entres eux s’apprêtent à réduire les salaires et les primes de signatures de leurs joueurs, profitant d’une circulaire de la FIFA qui a appelé «les clubs et les joueurs à trouver des solutions justes et équitables sur les salaires afin de faire face aux difficultés provoquées par la crise du coronavirus».
L’idée de la FIFA est louable dans le fond, parce qu’elle veut éviter la faillite des clubs, mais aussi préserver les intérêts des joueurs. Elle concerne la grande majorité des clubs européens qui ont perdu les recettes de droits télé, ceux de billetterie souffrent des réticences des sponsors, mais pas les clubs marocains subventionnés et qui ont déjà reçu l’intégralité de leurs droits télé. Seuls trois ou quatre clubs ont été touchés économiquement par l’impact du Covid-19, puisqu’ils sont privés des recettes de billetterie. Pour les autres, les recettes de billetterie sont négligeables.
Une source à l’UMFP assure que l’arrêt du championnat est bénéfique à la majorité des clubs (sauf trois ou quatre) et non le contraire, puisqu’ils ont moins de dépenses à faire. À l’UMFP, on n’hésite pas à qualifier cette proposition de baisse de «mauvaise» parce la plupart des clubs n’ont pas payé leurs joueurs. «Les joueurs sont en souffrance durant cette période de confinement. Il y a ceux qui n’ont pas perçu le moindre centime depuis quatre mois. Il y a ceux qui ont été obligés de quitter les logements que les clubs mettent à leur disposition. Comment peut-on demander à des joueurs qui sont dans la précarité de se préparer pour la reprise de championnat et de baisser leur salaire».
Plusieurs joueurs contactés par nos soins ont refusé catégoriquement d’entendre parler de cette proposition, parce qu’à la base, ils ont de petites salaires qu’ils ne perçoivent même pas à temps. La crise du coronavirus est un prétexte pour certains dirigeants de clubs qui ont échoué dans la gestion pour faire des économies sur le dos des joueurs, alors qu’ils naviguaient à vue bien avant le Covid-19.