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Qu’on le veuille ou non, les entreprises évoluent au rythme de la révolution numérique. Une révolution qui commence à avoir des impacts très significatifs, entre autres, sur les métiers exercés en entreprise. Si certaines professions ont vu le jour grâce à cette révolution, d’autres sont en voie de disparition. Une réalité qui doit alerter aussi bien les collaborateurs que les chefs d’entreprises. Pourtant, peu de Marocains y sont conscients. D’après les résultats d’une enquête réalisée en 2019 par le cabinet international, d’audit, d’expertise comptable et de conseil PwC, 62% des travailleurs marocains sont optimistes quant à l’impact du digital sur leur travail. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, cet optimisme s’explique, notamment par le fait que «les travailleurs marocains sont globalement insuffisamment informés. Ils n’ont pas encore vécu de cas d’entreprises qui ont dû se séparer de plusieurs collaborateurs à cause du digital», explique Karim Tazi, associé en charge des activités de conseil du pôle People & Organisation de PwC au Maroc, en marge d’une conférence organisée par le cabinet à l’occasion du lancement de l’activité People & Organisation au Maroc. Pour lui, le digital va certainement avoir des impacts difficiles sur certains métiers qui vont carrément disparaitre ou qui vont changer en profondeur. Pour faire face à cette réalité, les chefs d’entreprises doivent agir en urgence et profondeur pour modifier leurs pratiques de management et surtout pour accompagner les collaborateurs à suivre ce changement. C’est tout l’intérêt du concept de l’upskilling. Une démarche stratégique qui consiste tout simplement à aider les collaborateurs à monter en compétences et à évoluer en entreprise. Cela passe, entre autres, par la formation et l’accompagnement personnalisé. L’idée est de permettre aux collaborateurs, dans un premier temps, de développer des compétences liées au numérique, et dans un deuxième temps d’acquérir les soft skills. La prise d’initiative, la réactivité, la gestion des émotions et le travail en équipe sont, entre autres, des soft skills qu’on peut éventuellement développer dans une démarche d’upskilling. Ces compétences peuvent paraitre secondaires, mais elles sont d’une importance cruciale. Ce sont ces compétences-là qui feront la différence entre un collaborateur qui réussit à suivre et s’adapter aux changements liés au digital et un collaborateur qui n’arrive pas à sortir de sa zone de confort.
Quelle différence avec le reskilling ?
La démarche de l’upskilling ne doit pas être confondue avec celle du reskilling. La première consiste à accompagner les collaborateurs internes à monter en compétences, la deuxième implique plutôt de prévoir une fusion du processus de recrutement avec celui de la formation. Concrètement, «le reskilling consiste à recruter un profil, même s’il n’a pas les compétences requises pour un poste et de le faire bénéficier d’une formation lui permettant d’acquérir les compétences liées aux besoins immédiats de l’entreprise, y compris ceux du digital», explique Jihane Benslimane, consultante en stratégie et conduite du changement et DG de Hera Consulting Group. Cette méthode, ajoute-t-elle, a apporté clairement de bons résultats en Europe et c’est pourquoi certains cabinets spécialisés dans le recrutement et la formation ont décidé de la démocratiser au Maroc. En adoptant le reskilling, le recruteur va évaluer les soft skills du candidat, notamment son esprit d’équipe, son savoir-être, ses valeurs, son comportement et sa motivation. La méthode parait ambitieuse puisqu’elle permet d’une part, à l’employeur de s’assurer que la nouvelle recrue sera immédiatement opérationnelle, et d’autre part, au demandeur d’emploi d’accéder au poste qu’il souhaite tout en se formant dans les nouvelles technologies. En guise de conclusion, le reskilling et l’upskilling apparaissent comme des démarches ambitieuses en termes de formation et d’accompagnement des collaborateurs. Toutefois, pour garantir leur succès, encore faut-il que des conditions soient réunies et à leur tête, l’engagement des parties prenantes, notamment le top management. Il est clair que les entreprises font face à plusieurs contraintes, mais il ne faut pas oublier que le capital humain joue un rôle fondamental, voire stratégique, dans toute transformation, y compris celle liée à cette vague du numérique.
