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Un manque à gagner de 358 milliards d’euros cette année

Après une bonne année 2019, le secteur mondial de l’assurance subira, cette année, le lourd impact de la crise sanitaire. L’arrêt soudain de l’activité économique dans le monde ayant pesé sur la demande d’assurance, le chiffre d’affaires mondial devrait s’amenuiser de 3,8% en 2020, soit trois fois le rythme observé lors de la crise financière mondiale.

Un manque à gagner de 358 milliards d’euros cette année
En 2019, les primes mondiales avaient augmenté de 4,4%, soit la plus forte croissance depuis 2015.

Le marché mondial des assurances fera inéluctablement les frais de la crise sanitaire cette année. Selon une analyse de l’assureur-crédit Euler Hermes, l’arrêt soudain de l’activité économique dans le monde va peser sur la demande d’assurance. Concrètement, le chiffre d’affaires mondial devrait baisser de 3,8% cette année, soit trois fois le rythme observé au cours de la crise financière mondiale. Par rapport à la tendance de croissance d’avant Covid-19, la pandémie réduirait d’environ 358 milliards d’euros les primes mondiales. 
Pour 2021, les experts d’Euler pronostiquent un rebond de 5,6% des primes. Celles-ci devant retrouver leur niveau d’avant-crise. Précision importante : les pertes par rapport à la tendance, cependant, peuvent ne jamais être récupérées. Bien que la croissance à long terme jusqu’en 2030 puisse atteindre plus de 4,4%, elle sera légèrement inférieure aux projections précédentes. 
Pour les experts de l’assureur-crédit, la pandémie est considérée comme un changeur de jeu mais en assurance, elle peut plutôt renforcer les tendances existantes, à savoir la digitalisation et le pivot vers l’Asie, qui sortiront plus rapidement et plus forts de la crise. Avec une croissance de plus 8,1% par an jusqu’en 2030, l’Asie (hors Japon) devrait croître presque deux fois plus vite que le marché mondial. Ce continent générera pas moins de 1.277 milliards d’euros de primes au marché mondial, soit deux fois plus qu’en Amérique du Nord et quatre fois plus qu’en Europe occidentale. Selon l’analyse d’Euler, la montée de la classe moyenne en Asie jouera de plus en plus le rôle de consommateur de dernier recours avec une énorme demande refoulée, reflétant la faiblesse des systèmes de sécurité sociale et les lacunes de protection en cas de catastrophes naturelles, de santé, de retraite et de mortalité. En conséquence, la part de la région (hors Japon) dans le «pool» mondial de primes passerait de 24,2% (2019) à 35,3% (2030).
Une autre tendance qui pourrait «bénéficier» de Covid-19 est l’ESG (environnement, social et gouvernance). «Si la crise sanitaire a appris quelque chose au monde, c’est le besoin de plus de résilience», précise l’analyse. De plus en plus, l’ESG sera considérée non seulement comme un outil indispensable pour dépister les risques à long terme afin d’améliorer les rendements des investissements, mais aussi comme un catalyseur de l’activité d’assurance. Alors que de plus en plus d’entreprises mettent en œuvre des stratégies ESG, la demande de produits et services d’accompagnement devrait augmenter rapidement. Une nouvelle ère de «souscription à impact» émerge. Pour rappel, le secteur mondial de l’assurance avait démarré l’année 2020 en bonne forme. En 2019, les primes avaient augmenté de 4,4%, soit la plus forte croissance depuis 2015. 

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