Modèle de développement, la BAD présentera sa note à la CSMD
Définir le modèle de société pour les générations futures
En plus du modèle de développement économique, pour Mme Mokaddem, la réflexion devrait être lancée en parallèle pour définir quel pourrait être modèle de société pour le Maroc dans le futur. Le vivre-ensemble, la confiance interpersonnelle, la société que l’on veut préparer pour les jeunes générations… Ce sont là autant de questions philosophiques et sociétales sur lesquelles la CSMD devrait se pencher, note la représentante pays de la BAD. Sur cette question de modèle de société, il faut évoquer notamment la question des valeurs et des libertés individuelles. Des valeurs qui sont, selon la responsable de nationalité tunisienne, communes à tous les pays de la région et que «nous sommes contraints de préserver dans un monde envahi par les réseaux sociaux et par l’information». La question est donc de savoir comment arriver à concilier valeurs traditionnelles et modernisme, c’est l’un des éléments clés pour le nouveau modèle de développement, précise-t-elle.
Le Maroc a gagné la confiance des marchés internationaux
Ce qui est positif pour le Maroc, c’est que sa dette extérieure n’est pas très élevée et reste soutenable, malgré une tendance à la croissance. C’est l’analyse que fait la BAD de la situation, fait savoir Leila Farah Mokaddem. Le Maroc s’est également engagé, il y a quelques années, à avoir une gestion très prudente de la dette, un processus appuyé par la Banque africaine, indique-t-elle. «Sur les marchés internationaux, c’est le cachet et la garantie du Royaume qui l’emporte», en témoigne d’ailleurs le dernier emprunt international du Maroc opéré le 21 novembre 2019, d’un montant de 1 milliard d’euros levé au taux d’intérêt très avantageux de 1,5%, ce qui montre, renchérit-elle, la confiance de ces marchés envers le Maroc. À ce niveau, l’invitée a rappelé que la BAD intervient par rapport à l’accompagnement au niveau des réformes stratégiques et macroéconomiques, «et ce dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant où le dialogue de haut niveau a une place prépondérante».
Régionalisation : La BAD monte en puissance
En décembre 2019, le conseil d’administration de la BAD avait approuvé un projet de 220 millions de dollars pour la compétitivité régionale et territoriale liée notamment à l’industrialisation. «Nous pensons que le développement industriel du Maroc se fera par les régions», explique Mme Mokaddem qui ajoute que cette initiative fait suite aux efforts déployés par le Royaume dans la déclinaison de son Plan d’accélération industrielle. Et de noter que pour la BAD, rendre les territoires plus attractifs et plus compétitifs est une priorité qui permettra d’asseoir les conditions d’un développement plus durable et plus inclusif. Dans le détail, le programme s’assigne ainsi pour objectif de renforcer la contribution des régions au processus d’accélération industrielle poursuivi par le Royaume. Le but est de faire émerger les territoires en tant que nouveaux pôles industriels compétitifs pour attirer plus d’investisseurs privés et générer de nouveaux emplois.