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Le Maroc fait exception dans la région MENA

Les tensions et incertitudes géopolitiques devraient peser sur les perspectives économiques du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord (MENA) et de la Turquie ainsi que sur la solvabilité de leur système bancaire. Les banques marocaines font exception, elles maintiendraient une qualité d’actifs et de performances financières stables, selon S&P Global Ratings.

Le Maroc fait exception dans la région MENA
S&P, qui prévoit pour le Maroc une croissance d’environ 4% à moyen terme, table sur une augmentation de 3% du crédit en 2020.

Alerte pour les banques du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de la Turquie (MENAT). Les tensions et incertitudes géopolitiques devraient peser sur les perspectives économiques de la région et sur la solvabilité des systèmes bancaires des pays de ces régions. La confiance des investisseurs restant fragile, la forte dépendance de certains pays à l’égard des financements étrangers et des dépôts des non-résidents représentent également un risque majeur. C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse de S&P Global Ratings. Selon l’agence, les banques de la région resteront faiblement notées (en territoire «B»), «à l’exception des banques marocaines, qui, selon nous, maintiendraient une qualité d’actifs et des indicateurs de performances financières stables».
Pour l’agence de notation, le système bancaire marocain est l’un des plus importants et des plus concentrés d’Afrique du Nord. La qualité de la surveillance et de la réglementation s’est renforcée au cours des dernières années : la Banque centrale contrôlant de manière proactive la liquidité, la capitalisation et la qualité des actifs. Les prêts non performants (créances douteuses) devraient représenter 6,6% dans le total des prêts en 2019.
À moyen terme, les banques marocaines resteront rentables. Cependant, si le rendement de leur fonds propres est supérieur à 10% en 2019, la forte concurrence sur les prix et la baisse des taux directeurs ont réduit les marges au cours des cinq dernières années. Cela explique l’appétit des banques pour de nouvelles activités et leur expansion à l’international, dans les pays d’Afrique subsaharienne. «Les grandes banques marocaines se sont rapidement développées dans le reste de l’Afrique, où les risques sont généralement plus élevés qu’au Maroc. Cependant, l’expansion en Afrique apporte également des avantages de diversification», détaille les analystes de S&P Global Ratings. Par ailleurs, le crédit augmenterait d’environ 3% en 2020, sur fond de ralentissement mondial et de stagnation des prix de l’immobilier. «Nous prévoyons une croissance modeste du crédit au secteur privé. La reprise enregistrée l’an dernier masque des écarts dans l’économie. Bien que les prêts au secteur public et aux ménages restent dynamiques, les prêts aux entreprises non financières ont ralenti», estiment les experts de l’agence de notation.
Sur le plan des ressources, la croissance des dépôts a été ralentie par un afflux plus faible de dépôts en devises, en partie en raison de l’introduction d’un régime de change plus flexible en 2018. Pour S&P, les banques marocaines ont un accès important aux dépôts de détail. Ceux-ci sont en grande partie sans intérêt (environ 60% des dépôts), y compris ceux des expatriés marocains (environ 20% des dépôts). «Nous nous attendons à ce que la Banque centrale adopte une position prudente pour élargir la bande de fluctuation par rapport au panier de dollars et d’euros», est-il indiqué. Les experts de S&P Global Ratings prévoient, également, un renforcement des réglementations relatives notamment au blanchiment d’argent, à la classification des actifs non performants, à la résolution des crises financières et à la coopération avec les régulateurs étrangers. 

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