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«Le Maroc est un pays membre de l’UpM très dynamique en matière de transition énergétique»

Le bassin méditerranéen est l’une des régions du monde où les ressources naturelles, notamment le soleil et le vent, peuvent être transformées en énergies renouvelables. Elles sont, par conséquent, des atouts essentiels pour le déploiement des énergies renouvelables en Méditerranée, souligne, dans cet entretien, Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée (UpM). Mais, «pour déployer ce potentiel, il faut sans doute investir», réclame-t-il.

«Le Maroc est un pays membre de l’UpM très dynamique en matière de transition énergétique»

Le Matin : Quels sont les enjeux prioritaires du secteur des énergies en Méditerranée ?
Grammenos Mastrojeni : La demande en énergie n’a cessé d’augmenter pendant les dernières années et selon l’Observatoire méditerranéen de l’énergie, elle augmentera de 62% d’ici 2040. Cette augmentation est énorme, en partie due à la croissance démographique et aussi à l’industrialisation que connait la région. Il faut aussi rappeler que le bassin méditerranéen est l’une des régions du monde où l’impact des changements climatiques est le plus ressenti puisque la Méditerranée se réchauffe à un taux de 20% plus vite que la moyenne globale. D’autre part, même s’il y a eu un développement des interconnections pendant les dernières années, il reste encore un manque d’infrastructures électriques adéquates qui peuvent avoir un impact direct sur la capacité d’échange de la région. Attirer des investissements est essentiel et, pour ceci, il faut augmenter les efforts également dans les cadres réglementaires et financiers. Les citoyens ont aussi de grandes attentes quant à l’accès à une énergie propre et d’un coût abordable. Le terrain est donc propice pour promouvoir une coopération renforcée ainsi qu’une plus grande intégration de la région en matière énergétique.

Quid des actions de l’UpM pour le soutien des actions locales pour une meilleure transition énergétique ?
Le niveau local a un impact central et majeur pour donner une réponse adéquate aux défis qui relèvent de l’achèvement d’une transition énergétique durable dans la région, vu que les autorités locales connaissent bien les besoins des villes et de leurs citoyens. Au niveau de l’Union pour la Méditerranée nous appuyons les municipalités dans leurs efforts en matière de promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ainsi que dans leurs actions liées à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique. Nous appuyons des actions et des activités concrètes afin d’en tirer des résultats concrets. Par exemple, je citerais l’exercice que nous sommes en train de conduire avec le Copenhagen Center for Energy Efficiency afin d’améliorer l’efficacité de l’éclairage public dans un groupe de municipalités de cinq pays de la région. Cet exercice permettra d’analyser le potentiel pour accélérer la mise en place d’un éclairage public plus efficace du point de vue énergétique en fournissant un package de solutions.

Notre région méditerranéenne est riche en énergies renouvelables. Comment en tirer profit ?
Le bassin méditerranéen est en effet l’une des régions du monde où le soleil et le vent sont parmi les richesses naturelles et peuvent donc être exploitées comme des énergies renouvelables. Le potentiel de l’hydroélectricité est très grand aussi. Ces ressources naturelles sont par conséquent des atouts essentiels pour le déploiement des énergies renouvelables en Méditerranée qui peuvent également contribuer à la réduction des émissions de CO2. À ceci il est important de considérer que le potentiel pour développer l’efficacité énergétique est énorme, notamment en matière d’éclairage public, les bâtiments ou les systèmes de chauffage et de refroidissement. Pour déployer ce potentiel il est nécessaire sans doute d’investir. Attirer l’investissement privé est un défi majeur dans la région, mais les opportunités sont nombreuses et il est important de compter justement sur la contribution de tous les acteurs (Gouvernements, Organisations régionales, Institutions financières, Industrie) pour bien exploiter les avantages. Dans ce sens, la coopération régionale, qui est la raison d’être de l’Union pour la Méditerranée, s’avère donc comme un instrument clé.

Que pensez-vous de la Stratégie marocaine en la matière ?
Le Maroc est un pays membre de l’UpM très dynamique en matière de transition énergétique, nous observons une cohérence qui se transforme en force et dynamisme de la part du Royaume, qui jouent rôle proéminent dans la mobilisation régionale, continentale et mondiale, pour surtout pour faite face aux défis liés aux changements climatiques et ce grâce à l’adaptation avec ses stratégies énergétiques nouvelles et innovantes. Le Maroc avance avec rigueur et force dans les plans de restructuration des nouveaux modèles qui fournissent sécurité, promotion équitable du développement et est à la fois rentable. 
L’organisation de la COP 21 à Marrakech et la mise en place des Projets Nour et d’autres projets éoliens confirment que le Maroc se positionne actuellement comme un leader en matière de transition énergétique universelle. Heureusement, cette implication marocaine a vu le jour grâce à une volonté Royale clairvoyante visant à préparer le Maroc à être parmi leadeurs mondiaux en matière de la lutte contre le changement climatique. 

Propos recueillis par Souad Badri

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