Le ministre de la Justice, Mohammed Ben Abdelkader, a affirmé hier à Casablanca que son département a mis en place des programmes et plans régionaux relatifs à la lutte contre le crime terroriste. Présidant une rencontre organisée à l’occasion de la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, le responsable gouvernemental a réitéré l’engagement de son département à renforcer la coopération judiciaire à l’échelon international via la conclusion d’accords bilatéraux portant notamment sur l’extradition des criminels et le renforcement de toutes les formes de coopération judiciaire.
Le ministre de la justice a ajouté dans le même ordre d’idées que le Royaume avait ratifié la majorité des conventions internationales en la matière, aux côtés de son engagement permanent en faveur des décisions onusiennes, sa contribution au développement de la stratégie internationale pour combattre ce fléau et ses initiatives louables au niveau du forum mondial de lutte contre le terrorisme et du Conseil des ministres de la Justice de la Ligue arabe.
Pour M. Ben Abdelkader, le Maroc qui a accumulé, durant les dernières années, une expérience remarquable en matière de lutte contre le terrorisme, reconnue à l’échelle internationale, a élaboré une stratégie multidimensionnelle pour juguler cette menace, selon une approche globale et efficiente. Il a présenté à cet égard les grands axes de stratégie nationale de lutte antiterroriste et de prévention de l’extrémisme, notant que le Maroc adopte une politique préventive pour étouffer dans l’œuf toute velléité de ce genre. Pour sa part, Mustapha Mouzouni, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a salué les efforts déployés par le ministère de tutelle pour lutter contre le terrorisme et ses répercussions aux niveaux psychologique et socio-économique, ajoutant que la célébration de la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, le 21 août de chaque année, est de nature à consolider les outils de protection de leurs droits élémentaires. Il a également mis l’accent sur l’importance de permettre aux victimes de devenir des acteurs essentiels dans la lutte contre l’extrémisme, en mettant à profit leurs témoignages et expériences douloureuses dans la promotion des principes de l’humanisme et de la tolérance.
Pour rappel, en 2017, par sa résolution 72/165, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé de proclamer le 21 août Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme, afin d’honorer et de soutenir les victimes et les survivants du terrorisme et de promouvoir et protéger le plein exercice de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux. De la sorte, elle a réaffirmé que la promotion et la protection des droits de l’Homme pour tous et la primauté du droit aux niveaux national et international sont indispensables pour prévenir et combattre le terrorisme.
Approche multidimensionnelle
L’approche du Royaume en la matière repose sur trois piliers : sécuritaire, religieux et socio-économique. Ainsi, la modernisation des services de sécurité marocains initiée au lendemain des attentats de Casablanca (2003) ont été couronnées par la création en 2015 du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ). La mise en place de ce Bureau, en exécution des Hautes Instructions Royales, était une réponse à l’impératif de renforcement de la bonne gouvernance sécuritaire, conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution qui consacrent les principes de la démocratie et de l’État de droit. Parallèlement, le Maroc a remanié en profondeur le champ religieux. Depuis, 2003, des réformes successives ont été initiées, faisant du modèle marocain en la matière un exemple à suivre. Le Royaume, guidée par la vision clairvoyante du Souverain, tenait à rester uni par les valeurs et les spécificités religieuses qui ont forgé son identité depuis des siècles.
Sur le plan socio-économique, le Maroc a lancé nombre de programmes visant à lutter contre la pauvreté, la vulnérabilité et la précarité. L’idée est d’empêcher les endoctrineurs et les prêcheurs de la haine d’exploiter la condition de pauvreté de certaines franges de la population pour les radicaliser et les pousser à s’engager dans des projets d’extrémisme violent.