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Le Matin : Vous avez fait le déplacement à Casablanca pour signer, le 17 janvier, un partenariat avec la PME marocaine Kazinov, spécialisée dans le développement de solutions de téléconduite de réseau électrique, pour la création d’une unité d’assemblage au Maroc. Quelle est la portée de ce partenariat et quels en sont les détails ?
Isabelle Tribotte : Ce partenariat s’inscrit dans notre ambition de développer un écosystème de partenaires locaux à forte valeur ajoutée dans la région Afrique Francophone & Îles. Nous sommes une multinationale, mais nos clients restent locaux. Nous voulons donc développer des partenariats qui nous permettent d’avoir ces proximité, compétence technique et réactivité en termes de logistique et de support. Au Maroc, Kazinov figure parmi nos partenaires de longue date. Nous collaborons dans le domaine des régies électriques, en proposant des solutions techniques qui permettent la connexion de l’électricité. Si nous avons octroyé une licence à Kazinov pour assembler des cellules Schneider Electric, c’est que l’entreprise marocaine jouit d’une forte expertise très reconnue. Elle ne fera pas que de l’assemblage, mais elle apportera une véritable valeur ajoutée au marché marocain notamment sur le volet technique. En effet, derrière nos cellules, il y a de la télé-conduite qui est une technologie relativement complexe et que notre partenaire maîtrise. C’est sur ce volet que la touche Kazinov interviendra, puisque le groupe personnalisera les machines en fonction des besoins des clients locaux. Pour expliciter, je dirai que Schneider Electric enverra à Kazinov des sous-ensembles standards fabriqués dans nos usines. Ensuite, l’entreprise marocaine s’occupera d’une autre partie de la cellule qui s’appelle le caisson basse-tension, à l‘intérieur duquel elle va développer des automatismes qui répondront à chaque besoin du client.
Est-ce que l’unité d’assemblage desservira uniquement le marché marocain ?
Isabelle Tribotte : Notre partenaire ne servira pas que le Maroc, mais également d’autres pays comme l’Afrique centrale. D’ailleurs, nous l’avons sollicité pour nous aider au niveau de cette région.
Que représente aujourd’hui Schneider Electric Maroc en termes de chiffre d’affaires, d’emplois et de positionnement ?
Rabie Hamze : Le Maroc constitue, pour nous, un pays majeur en Afrique. Nous comptons plus d’une centaine de collaborateurs, dont une grande partie est basée à Casablanca, notre hub africain, et où nous disposons d’un centre logistique. Nous comptons d’autres antennes dans d’autres villes majeures du pays.
Isabelle Tribotte : Nous sommes implantés très solidement et sérieusement au Maroc. Un pays qui se développe continuellement et que nous comptons accompagner. Par exemple, pour une ville comme Casablanca, qui ne cesse de grandir, les besoins en infrastructure électrique sont énormes. Nous intervenons sur ce volet en travaillant avec les régies d’électricité de plusieurs villes du pays. Nous les accompagnons aussi à se développer et à aborder d’autres types d’énergie comme le renouvelable. Par ailleurs, de par son climat favorable, le Maroc est amené à développer davantage de fermes solaires, des fermes qu’il faudra savoir gérer et connecter au réseau électrique. Un domaine où nous disposons d’une expertise avérée. C’est pour vous dire que dans le domaine de la distribution électrique, il y a énormément d’opportunités au Maroc.
Des opportunités qui existent également dans le transport, puisque vous apportez aussi des solutions dans le domaine ferroviaire. Êtes-vous en train de vous positionner sur le projet de la ligne à grande vitesse (LGV) Marrakech-Agadir ?
Isabelle Tribotte : Ce que je peux vous dire, c’est que nous sommes très compétents dans le transport. Accompagner le développement d’infrastructures de type Railway est quelque chose que nous faisons et nous comptons beaucoup là-dessus quant à notre présence marocaine. Par ailleurs, nous pouvons également accompagner les projets d’infrastructures routières, notamment sur les volets de la distribution électrique et le contrôle.
Comment accompagnez-vous vos clients marocains dans la transformation digitale ?
Isabelle Tribotte : Au sein de Schneider Electric, nous développons une offre spécifique intitulée «EcoStruxure». Cette plateforme permet à des entreprises qui ont des processus comme les régies électriques d’être plus efficaces. Il s’agit de savoir comment utiliser toutes les données pour que les clients puissent optimiser leur process, prédire et comprendre les faiblesses de ces derniers et les corriger, mais aussi de réduire les coûts de consommation électrique.
Rabie Hamze : Au Maroc, nos offres digitales sont liées, tout d’abord, au réseau électrique où nos solutions sont implantées dans des régies des grandes villes comme Tanger, Rabat, Casablanca ou Marrakech. Nous mettons en place des systèmes de contrôle-commande qui vont piloter des postes électriques de haute et moyenne tension à distance. Et là, le Maroc est pionnier en Afrique. Outre le domaine électrique, nous avons développé tous les data centers des opérateurs télécoms au Maroc. Dans l’industrie des phosphates, par exemple, nous avons développé des solutions de maintenance prédictive qui permettent aux exploitants de connaitre ce qui se passe sur leurs sites et de pouvoir envoyer les équipes de maintenance pour des réparations en temps réel. n
