Après plusieurs consultations avec diverses représentations sociales et politiques de la scène nationale, la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a donné cette fois la parole aux Marocains du monde. Une réunion d’écoute avec des Marocains de la diaspora installés en France, destinée à dégager des pistes de réflexion et de nourrir des propositions concrètes, a en effet eu lieu jeudi dernier à Paris. «Cette réunion d’écoute, la première du genre hors du Maroc, sera suivie par d’autres rencontres avec la diaspora marocaine», a assuré le président de la Commission, Chakib Benmoussa.
Revenant sur la contribution des Marocains du monde à l’émergence du nouveau modèle de développement, M. Benmoussa a mis l’accent sur le concept de «Co-construction». Les Marocains du monde représentent 15% de la population. C’est un gisement immense de compétences. Cette diaspora, passerelle entre le pays d’origine et celui d’accueil, contribue, certes, à l’émergence du Maroc, mais elle a des demandes qui lui sont spécifiques, «d’où l’intérêt de l’écouter, de recueillir sa vision et de solliciter son point de vue», a-t-il souligné. Mais «au-delà des attentes propres de cette catégorie de la population marocaine, il y a cette idée de contribuer directement à l’élaboration de ce modèle. En plus de l’économie, il y a aussi la dimension d’accompagnement, du fait que cette expérience vécue est différente peut être intéressante pour le Maroc dans cette projection vers l’avenir», a dit M. Benmoussa. Clôturant cette rencontre, le PDG du groupe OCP, Mostafa Terrab, par ailleurs membre de la CSMD, a affirmé que «les Marocains du monde et les Marocains du Maroc doivent apprendre à se connaître», et transcender «ce choc des cultures» qu’il a appelé à démystifier. «Nous sommes tous des Marocains. Et, au niveau de la commission, la dimension de la diaspora est importante, car les Marocains de l’étranger sont de véritables créateurs de richesses», a-t-il dit. Des projets ont été présentés lors de cette rencontre et leurs porteurs sont à la recherche de liens concrets avec le Maroc. «Comment traduire dans la réalité toutes ces idées qui existent aussi bien au sein de la diaspora qu’au Maroc, mais qui ne trouvent pas de liens ? C’est l’un des principaux points sur lesquels planche la Commission», a affirmé M. Terrab. À rappeler que la CSMD mène, depuis le 2 janvier dernier, des consultations avec diverses représentations sociales et politiques de la scène nationale. Pendant la durée de sa mission, elle souhaite contribuer à la création d’un «débat public et participatif» dans un climat de «transparence et d’ouverture». D’où l’implication des Marocains du monde dans le débat actuellement en cours sur le nouveau modèle de développement voulu par S.M. le Roi Mohammed VI.
