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Le média d’après est un défi universel

Le média d’après est un défi universel
Mohamed Douyeb, fondateur de «Le Média»

Tout le monde s’accorde à dire que les médias ne sont plus, et ne seront plus ce qu’ils étaient avant la crise sanitaire qui frappe le monde de plein fouet. Le changement qui a été très timide il y a quelques mois, s’est accéléré et s’est même imposé comme seule alternative dans un monde en pleine mutation. Pour tenter d’y voir plus clair et de comprendre les enjeux de ce changement et le visage du média de demain, «Le Media», plateforme éditoriale spécialisée dans les médias, est allé poser la question aux leaders de la presse nationale. Dix personnalités des plus influentes du paysage médiatique marocain décryptent pour «Le Media» les enjeux de la crise Covid pour la profession et (re)pensent le média de demain. L’idée, selon Mohamed Douyeb, fondateur de la plateforme «Le Media», est de lancer et approfondir le débat sur la métamorphose du secteur de la presse et du métier de journaliste. Dans cette édition, offerte en annexe de ce journal, on peut lire les avis de Khalil Hachimi IdrissI, DG de l’Agence MAP, Latifa Akharbach, présidente de la HACA, Samira Sitaïl, journaliste et ancienne directrice de l’information de 2M, Nadia Salah, directrice des rédactions du groupe Eco-Médias, Naceureddine Elafrit, co-fondateur de Medias24, Saâd Benmansour, directeur de publication de ALM et La Vie Eco, Aziza Naït Sibaha, rédactrice en chef à France24, Abdelmalek Alaoui, éditorialiste, Fathia El Aouni, rédactrice en chef à Radio 2M, et Driss Ksikes, écrivain et directeur de HEM research center.
Tout en saluant le respect de la parité dans le recueil, la plateforme essaie de donner lieu à un débat élargi sur la question. Un débat porté par les professionnels d’abord, les pouvoirs publics, les citoyens et toute partie qui donne sa vraie valeur à l’information. 

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Entretien avec Mohamed Douyeb, Fondateur de «Le Media»

«Au-delà des professionnels, la question du média de demain interpelle les citoyens 
et les pouvoirs publics»

Nous vivons la métamorphose du secteur de la presse depuis un moment. Pourquoi avoir choisi cette conjoncture pour élargir le débat ? 
Comment rester confiné intellectuellement face à une conjoncture aussi inédite et complexe comme celle du Covid ? Sur le plan économique, les médias sont les premiers à être victimes de cette pandémie. Mais paradoxalement, compte tenu de la demande en information, ils sont les premiers à en tirer profit, puisque qu’ils ont explosé leur audience. J’ai déjà alerté, fin mars, dans une tribune sur les colonnes de l’un de vos confrères de la presse en ligne, sur la gravité de la situation et de la nécessité de soutenir la presse sérieuse et professionnelle aussi bien de la part des annonceurs que des pouvoirs publics. Pour moi, c’est une évidence… compte tenu de mon champ d’analyse et d’intervention, il était de mon devoir de contribuer au débat national sur l’avenir des médias dans une démarche d’utilité publique. Il a fallu adopter un parti pris et un format éditorial inédit pour sensibiliser l’ensemble de l’écosystème des médias. Avant d’être publiées dans le cadre d’un recueil, le premier du genre, les contributions des personnalités ont été partagées sur les plateformes sociales de «Le Media». Les bons échos m’ont d’ailleurs poussé à rassembler ces contributions dans un format magazine papier.

Qu’est-ce qui a motivé le choix de vos interlocuteurs et comment ont-ils accueilli l’initiative ?
On lit et on entend rarement des personnalités influentes à la tête de grands médias s’exprimer sur les évolutions du métier du journalisme et de l’avenir des médias. C’était un sacré pari de réunir des personnalités passionnées avec des parcours prestigieux et avec lesquelles j’ai eu le grand plaisir de collaborer dans une autre vie. Je suis ravi de l’accueil très positif qu’ils ont réservé à ma démarche et je tiens encore une fois à les remercier. Si vous cumulez le nombre d’années de carrière de ces personnalités, c’est 3 siècles d’expertises… C’est dire la valeur du contenu de ce recueil pour les professionnels de l’information et les acteurs-clés de l’écosystème des médias.

Si je vous demandais de résumer leurs impressions en quelques mots ?
Plus que des impressions… les personnalités interrogées apportent de profondes réflexions sur l’ensemble des questions cruciales liées au journalisme, à l’information, à l’organisation, le management, l’économie des médias… Des réflexions à verser dans un véritable débat national sur les médias, dont le Maroc a véritablement besoin. Elles décrivent un état des lieux sans concession et partagent des recommandations pour la relance du secteur. Il m’est difficile de résumer leurs contributions. Je ne veux pas que mon avis oriente la lecture de ce recueil. En lisant ce recueil, chaque lecteur doit en tirer ses propres conclusions. 

Que sera donc le média de demain… ?
Au nom du pluralisme, il y aura, je l’espère, des médias de demain. Comme je l’ai écrit dans la préface du recueil, le média d’après, c’est maintenant. Au-delà des professionnels, cette question interpelle les citoyens et les pouvoirs publics. Les leçons à tirer et les opportunités à saisir de la crise sont nombreuses. Il n’y a pas de recette universelle. J’espère que ce recueil suscitera des débats passionnés et passionnants sur le futur de nos médias. Un avenir radieux, j’en suis convaincu. 
Propos recueillis par S.B.

 

 

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