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Meryem Aboulouafa envoûte le public avec son premier album

Meryem Aboulouafa envoûte  le public avec son premier album
Meryem Aboulouafa.

L’auteure-compositrice et interprète casablancaise Meryem Aboulouafa a sorti récemment son premier album «Meryem». Les 11 chansons de l’album proposent un voyage musical à travers une multitude de sonoritées qui concilient classicisme solennel et modernité électronique.
On est vite embarqué dans un univers onirique avec le titre «Deeply». L’album est lancé en Europe et au Maroc par le label français Animal63.  Meryem est une révélation de 2020. Difficile de résister à la voix envoûtante de cette jeune casablancaise, aussi architecte d’intérieur. La fibre artistique de Meryem Aboulouafa n’a pas de limites. Elle chante en arabe et en anglais. Seule à la guitare, elle donne naissance à ses premières chansons. Ses compositions, puis des rencontres, lui ouvrent des portes et lui permettent de se familiariser avec le studio, d’accepter des instrumentations plus sophistiquées et de se produire sur scène. En 2017, Manu Barron, patron du label français Animal63, lui propose de ré-enregistrer certains titres avec de nouveaux collaborateurs. Elle rencontre ainsi Keren Ann qui l’aide dans l’écriture de ses textes. Côté production, Meryem collabore avec Jean-Baptiste de Laubier alias Para One, connu pour son énergique techno et pour ses BO plus contemplatives, et Maxime Daoud, musicien, arrangeur et producteur d’une musique à la douce mélancolie sous le nom d’Ojard. Dès la première séance de Meryem avec Ojard naît le titre «Say The Truth And Run» dont la puissance lyrique donne le tempo à l’album à venir. Une nouvelle équipe se forme autour d’elle. Tous passent neuf mois dans le studio parisien de Para One pour un résultat riche de leur complémentarité, de leurs différences aussi. «Para One apporte une dimension cinématographique qui me correspond car je visualise beaucoup mes textes et ma musique, explique ainsi Meryem. Ojard est plus dans la mélodie, l’orchestration, l’élaboration de sonorités complexes et harmonieuses.» 
L’album Meryem leur donne grandement raison, par sa réussite à concilier classicisme solennel et modernité électronique, quand les deux ne sont pas convoqués sur un même morceau, comme «Welcome Back to Me» ou «The Accident», chanson où piano et cordes majestueuses s’accommodent de rythmiques martiales. Quant aux mouvements classiques de «Say The Truth and Run», ils s’accordent brillamment de rythmes syncopés. «Je me promets» et «Deeply» jouent la sobriété d’un piano tout juste troublé par des battements électroniques tandis que «Fighting» se distingue par le groove soyeux qui l’enrobe. 
Cette production hybride ne serait rien sans la voix de Meryem. Une voix en accord avec des textes introspectifs où la chanteuse se questionne, se cherche, se trouve parfois, confessant des émotions. «À travers mes chansons, j’ai trouvé le contexte dans lequel je peux exister pleinement» analyse-t-elle. Ainsi peut-elle évoquer de façon personnelle la question de la prière musulmane et de sa gestuelle poétique dans «The Friend», ou la complexité de l’âme humaine dans «Deeply». Avec son clip en écho contemporain au mythe de Romulus et Rémus, «Breath of Roma» rappelle le sentiment de renaissance de Meryem à la découverte de la culture italienne dont elle est tombée amoureuse. Chanson en langue arabe, «Je me promets» traite l’amour et l’acceptation de soi. Sur le reste de l’album, l’anglais permet à Meryem de prendre de la distance par rapport aux sujets personnels qu’elle aborde. Au final, «Ya Qalbi» reste le seul des anciens titres non retravaillé, gardant toute sa magie intacte. Produit par Francesco Santalucia, c’est un morceau algérien très populaire inscrit dans le répertoire arabo-andalous.

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