Un nouveau projet de loi régissant le secteur de l’enseignement privé est en cours d’élaboration par le ministère d l’Éducation nationale en concertation avec les partenaires en vue de combler les lacunes existant dans la loi actuelle et dont la promulgation remonte à plus de 20 ans. Le texte, qui sera présenté au Parlement lors de la prochaine session automnale, prévoit la classification des établissements de l’enseignement privé selon leur taille, leurs équipements et le standard des services proposés qui devra aller de pair avec les frais de scolarité et d’assurance. L’annonce a été faite mardi par le ministre de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Saaïd Amzazi, qui intervenait devant les députés de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants.
En effet, revenant sur les critiques ayant accompagné le processus de médiation engagé par le ministère entre les parents d’élèves et les représentants des établissements de l’enseignement privé, le ministre a indiqué que son département est intervenu dans la limite de ce que lui permettait la loi régissant le secteur. «Certaines voix se sont élevées pour appeler le ministère à intervenir pour baisser les frais de scolarité à 50%. Or la loi ne permet pas d’engager une telle action avec les 5.828 établissements privés existants. Nous avons en revanche pris une initiative importante et fondamentale qui est la médiation et nous nous sommes réunis avec la Fédération de l’enseignement privé et la Ligue de l’enseignement privé pour discuter de leurs problèmes», a indiqué le ministre qui a souligné que quatorze réunions ont été également tenues avec les associations des parents et tuteurs d’élèves.
Ainsi et dans le cadre de cette médiation, le ministère a appelé les représentants des écoles privées à trouver des arrangements avec les parents d’élèves en tenant compte de leurs conditions financières. «Il faut reconnaître que de nombreux parents se sont retrouvés dans des conditions difficiles à cause de la crise liée au Covid-19. Certains ont perdu leur emploi, alors que d’autres ont été suspendus de leur travail. Nous avons donc sollicité les établissements privés pour qu’ils tiennent compte de la situation difficile de certains parents et qu’ils procèdent à des réductions ou encore à des exonérations dans certains cas extrêmes, et de nombreux établissements ont répondu favorablement pour résoudre ce conflit», a-il-ajouté, rappelant que les écoles privées avaient également trouvé des difficultés financières à honorer leurs engagements et payer leur salariés et leurs dettes, à cause de la crise liée au Covid-19, sachant que 80% de ces écoles sont des petites et moyennes entreprises.
Sur un autre registre, le ministre a tenu à faire remarquer que les propriétaires des écoles privées n’ont pas bénéficié du Fonds spécial dédié à la lutte contre la crise du nouveau coronavirus. Le ministre a toutefois assuré qu’il mène actuellement des discussions avec le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration pour permettre à ces écoles de bénéficier du Fonds spécial dédié à la gestion de la crise. Cette intervention permettra ainsi d’apporter une assistance aux employés des écoles privées touchés par les répercussions de la pandémie, notamment les éducatrices, éducateurs, chauffeurs et cuisiniers. «Cette frange d’employés est très vulnérable et elle a besoin d’assistance pour pouvoir surmonter cette crise à son tour», indique le responsable gouvernemental.