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Les mises en garde de Coface

Le Maroc est immunisé contre les risques de chocs extérieurs, notamment ceux de la zone euro. Selon le panorama risques-pays de Coface, les réserves de change, qui couvrent plus de 5 mois d’importations, mais aussi la LPL, offrent au pays des marges de manœuvre en cas de choc extérieur. Celles-ci n’ont pas décliné depuis l’élargissement de la bande flottante du dirham en janvier 2018.

Les mises en garde de Coface
Selon Coface, les exportations automobiles, qui ont doublé depuis 2012, devenant la première source de recettes d’exportations, pourraient cette année encore marquer le pas.

La croissance du Maroc devrait se redresser cette année (2,9%) dans la perspective d’une bonne campagne agricole. Le pronostic est de l’assureur-crédit Coface, dans son dernier panorama risques-pays. Toutefois, ce rebond serait exposé à des perspectives de croissance timides en zone euro qui absorbe environ 60% des exportations marocaines. Les exportations automobiles, qui ont doublé depuis 2012, devenant la première source de recettes d’exportations avec 77,13 milliards de DH en 2019, pourraient ainsi marquer le pas, prévient Coface. 
Dans le tourisme, les recettes générées devraient également être affectées par un environnement extérieur défavorable. Et avec environ 85% des transferts d’expatriés provenant de cette région, le ralentissement européen pourrait aussi se répercuter sur la consommation privée. Celle-ci bénéficierait néanmoins de meilleures perspectives agricoles (plus d’un tiers des ménages dépendant des revenus du secteur) et de politiques budgétaire et monétaire plus accommodantes. «L’abaissement du taux de réserve obligatoire et l’amnistie sur les avoirs et liquidités détenus à l’étranger devraient soulager les liquidités bancaires et alléger le coût du crédit. L’investissement privé en bénéficierait et continuerait d’être également soutenu par les IDE, particulièrement dans le secteur automobile», analysent les économistes de Coface. L’investissement privé, quant à lui, bénéficierait du concours de celui du public grâce au nouveau cadre légal des PPP. De même, les mesures budgétaires sociales prévues dans la loi de Finances 2020 permettraient de soutenir la consommation publique.

Un déficit budgétaire stable 
Cette année, le déficit budgétaire resterait stable. L’augmentation des recettes devrait être impulsée par la poursuite des privatisations. En outre, les mesures de régularisation de la situation fiscale, notamment la nouvelle opération d’amnistie des avoirs et liquidités détenus à l’étranger en plus des efforts visant à élargir l’assiette fiscale, sont censées améliorer la collecte. Du côté de la dépense, la loi de Finances continue de mettre l’accent sur le volet social. À ce titre, souligne Coface, les secteurs de l’éducation et de la santé représentent 46% des créations de postes dans la fonction publique. Les dépenses d’investissement sont également revues à la hausse, mais devraient être financées par le nouveau cadre juridique des PPP, dont la publication au B.O. ne devrait tarder. En outre, les efforts de maîtrise du déficit budgétaire devraient permettre au ratio d’endettement de rester stable. Quant au déficit du solde courant, il demeurerait quasi inchangé. Une demande intérieure un peu moins dynamique et des prix du pétrole plus bas contiendraient la hausse des importations, atténuant ainsi l’impact de l’environnement extérieur sur le déficit commercial.
L’excédent des services se réduirait, en lien avec l’activité touristique et les rapatriements de profits de l’investissement contribueraient au léger déficit des revenus. L’évolution négative de la conjoncture en Espagne et en France, d’où provient l’essentiel des envois de fonds d’expatriés, se répercuterait sur l’excédent du compte des transferts. Les flux entrants du compte financier, principalement par le canal des investissements directs étrangers (IDE), devraient permettre de financer le déficit courant. Les réserves de change, qui couvrent plus de cinq mois d’importations, offrent des marges de manœuvre en cas de choc extérieur. Celles-ci n’ont pas décliné depuis l’élargissement de la bande flottante du dirham en janvier 2018. Pour les experts de Coface, la flexibilisation progressive du dirham pourrait se poursuivre et la ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 3 milliards de dollars conclue avec le FMI (Fonds monétaire international) pour deux ans atténue également le risque 
extérieur.

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