Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Culture

Mohamed Hamidi ou «l’artiste affranchi»

La Fondation CDG offre à voir, jusqu’au 29 février, dans son Espace Expressions CDG l’exposition rétrospective de l’artiste Mohamed Hamidi. Organisée en marge des célébrations du 60e anniversaire de la création de la Caisse de Dépôt et de Gestion, cette prestation plastique s’est voulue un événement de grande importance pour clôturer l’année 2019 et entamer 2020 avec un projet artistique exceptionnel.

Mohamed Hamidi ou «l’artiste affranchi»

«Hamidi, artiste affranchi» est l’intitulé de l’exposition de cet artiste hors pair qui a défié son temps pour arriver à exaucer son rêve dans la créativité picturale. C’est pour cela que la Fondation CDG a pensé à lui rendre hommage, comme elle l’a fait avec certains de ses collègues. À ce propos, le président de la Fondation CDG, Abdellatif Zaghnoun, a indiqué que «rendre hommage aux pionniers de la création plastique marocaine c’est aussi se rappeler du contexte même dans lequel est née la CDG au lendemain de l’indépendance du Maroc, et des premiers pas de notre jeune nation alors en quête de modernité». D’où l’intitulé retenu pour les festivités de l’anniversaire de la Fondation CDG, «60 ans de création, 60 ans d’innovation», pour mettre en valeur les grands pas accomplis durant cette période dans tous les domaines, notamment artistique.De son côté, la directrice générale de la Fondation CDG, Dina Naciri, s’est dite fière d’accueillir dans l’Espace Expressions CDG cet artiste singulier, dont le parcours s’est révélé d’une grande richesse. «Pour arriver à réaliser ce projet, nous avons, tout au long de cette année, fait des recherches, collecté ses archives et suivi le personnage dans ses déambulations à Casablanca et El Jadida pour qu’il nous ouvre ses portes et nous dévoile ses travaux», souligne Dina Naciri. Et d’ajouter que «cet ouvrage est accompagné de textes et de témoignages qui présentent globalement le parcours artistique de Mohamed Hamidi, qui permettent de mieux connaître son œuvre, mais il ne sera jamais suffisant pour visiter tout son apport, dont l’ampleur et la philosophie exigent d’y consacrer plus de temps et d’espace».Ce natif de Casablanca a suivi ses études à l’École supérieure des beaux-arts de la même ville, avant d’aller en France pour suivre une formation à l’École nationale supérieure des Beaux-arts et à l’École des métiers d’art de Paris. De retour au Maroc, Mohamed Hamidi rejoint le collectif composé des peintres Mohamed Melehi, Farid Belkahia, Mohammed Chabâa, Mohamed Hafid et Mohamed Ataallah dans la grande exposition de la place Jamaâ El-Fna, en mars 1969. Comme il a été enseignant à l’École des Beaux-arts de Casablanca de 1967 à 1975. Cet artiste engagé fut à l’origine d’une initiative qui vise le développement d’Azemmour par l’art, et ce en invitant, en 2005, une vingtaine de peintres à réaliser des peintures murales dans la médina d’Azemmour. Il a, à son actif, de nombreuses expositions individuelles et collectives, au Maroc et à l’étranger. Les travaux de Hamidi marquent l’histoire de l’art marocain. «Le grand public ignore, sans doute, à quel point Mohamed Hamidi se distingue dans l’histoire de l’art marocain et arabe par l’audace de ses recherches des années 1970, ou par sa sensibilité aux symboles africains auxquels il a commencé à s’intéresser et à les pratiquer dans ses œuvres dès les années 1980», précise Dina Naciri qui ne manque pas d’affirmer que «cette exposition invite à une lecture renouvelée du travail de Mohamed Hamidi et de ses démarches au fil du temps». On y trouve ses dessins minimalistes du début de sa carrière, mais aussi ses grandes œuvres des années 2000, à travers un cheminement cohérent et subtil ponctué d’archives et de fragments intimes de son histoire. 

Lisez nos e-Papers