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Le monde du travail se remettra-t-il de la crise ?

Certains métiers pourraient sortir revalorisés de la crise du coronavirus, d’autres disparaître, tant cet événement planétaire remet en cause l’organisation du travail, sa valeur et son sens, estiment des spécialistes interrogés par l’AFP.

«Je crains que l’on revienne au “business as usual” dès que la crise sera passée, mais elle va néanmoins donner des armes à tous ceux qui réclament depuis des années un changement», dit Dominique Méda, directrice de l’Institut de recherche en sciences sociales (Paris Dauphine). Un certain nombre de professions «devraient en sortir revalorisées socialement» et même financièrement, notamment les «soignants» et les «professions qui ont été au front», estime-t-elle. À contrario, elle espère «une très forte remise en cause des secteurs et métiers exclusivement tournés vers le profit» et la fin du «productivisme et consumérisme».
Pour Xavier Alas Luquetas, psychothérapeute et cofondateur du cabinet Eléas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, il est évident que l’industrie pharmaceutique devrait avoir comme priorité de soigner, pas de capitaliser en Bourse, mais «je ne crois pas au grand soir, tout système ayant pour principe d’établir des règles qui lui évitent de changer».
Pour Jean-Claude Delgènes, économiste et directeur général du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, cette situation inédite, où «il est question de mort», va conduire à «revaloriser tous les métiers de la prévention, de l’anticipation», comme «ceux de la santé et de la sécurité» qui «seront portés par ceux du numérique». «Tout le monde aura en tête qu’on n’était pas prêt», tranche-t-il, évoquant le manque de masques, de tests et de respirateurs, et la «grande difficulté des entreprises à maintenir des plans de continuité d’activité».
Pour ce spécialiste des crises sanitaires et sociales au travail, certains métiers «retrouveront une grande aura». Ceux «à vocation auront un plus grand avenir que ceux alimentaires, subis». «On risque d’avoir des faillites en chaîne avec une lame de fond qui emportera les plus fragiles, mais indépendamment de toute notion d’activité, un des critères déterminants pour la survie des entreprises sera la manière dont elles auront été soutenues et auront soutenu leurs salariés», estime M. Alas Luquetas. Une fois la crise passée, les organisations de travail et les institutions «devront offrir d’autres valeurs, éthiques», prédit-il. Pour Dominique Méda, comme pour ses homologues, l’expérience du confinement et du ralentissement considérable de l’activité humaine est un «coup de semonce (qui) nous incite de toute urgence à prendre la mesure de la crise écologique» et à «rompre, au moins partiellement, avec la globalisation telle qu’elle existe». 

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L’Union européenne exprime ses excuses à l’Italie

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, exprime ses regrets à l’Italie pour le retard de réaction de l’Union européenne (UE) face à la pandémie de coronavirus, dans une tribune parue jeudi dans la presse italienne. «Je vous présente mes excuses, nous sommes avec vous» : le titre de la lettre aux Italiens de la responsable européenne est direct. «Aujourd’hui, l’Europe se mobilise aux côtés de l’Italie. Mais cela n’a pas toujours été le cas», reconnaît la responsable dans le quotidien «La Repubblica». La semaine passée, les 27 ne sont pas parvenus à trouver un accord pour offrir une réponse forte aux conséquences économiques de la pandémie. Une fracture était notamment apparue entre pays du Sud, comme l’Italie et l’Espagne soutenues par la France, qui réclamaient une mutualisation de la dette via des «coronabonds», et ceux du Nord qui, derrière l’Allemagne et les Pays-Bas, rejettent cette option. Tenue par visioconférence, la réunion s’était terminée par une déclaration a minima prévoyant de se retrouver dans les deux semaines pour trouver un accord. En Italie, pays fondateur et pilier de l’Union, cet échec avait été accueilli par un vif dépit et une colère ouverte contre une Europe «laide», voire «morte». L’Italie est le pays du monde le plus endeuillé par la pandémie (plus de 13.000 morts), selon les chiffres officiels. 

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Plus de 137 millions d’euros pour 6 pays de l’Afrique centrale

Les ministres de l’Économie des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont approuvé à Brazzaville, la mise à disposition des États membres d’une enveloppe de plus de 137 millions d’euros (90 milliards de francs CFA) pour lutter contre la pandémie du coronavirus. Cette décision a été prise lors de la troisième session extraordinaire du Comité de pilotage des réformes économiques et financières de la CEMAC, tenue le week-end dernier dans la capitale de la République du Congo, a-t-on indiqué dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion d’urgence. Chaque État devra soumettre des projets bancables à la Banque de Développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) qui veillera à une répartition équitable de cette ressource. Outre cette mesure, il a été aussi décidé de donner acte à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) du relèvement par elle du niveau d’injection des liquidités dans le système bancaire sous régional à hauteur de Plus de 760 millions d’euros. S’agissant des politiques budgétaires, les ministres ont décidé de mobiliser les institutions financières sous régionales (BEAC et BDEAC), ainsi que les marchés financiers sous régionaux, en vue d’accroître les ressources budgétaires des États pour faire face aux trois chocs : sanitaire, économique et sécuritaire et de mettre en place un train de mesures de soutien aux entreprises frappées par la crise du Covid-19 du fait des actions de riposte prises par chaque État pour la lutte contre cette pandémie. Ces mesures urgentes de soutien doivent être à la fois fiscales (allègements fiscaux et allocations de moratoires pour le paiement des impôts et de certaines charges sociales) et budgétaires (subventions aux entreprises pour éviter leur faillite et fermeture, ainsi que les pertes d’emploi). Il a été convenu que les États doivent reporter à 2021 toute nouvelle mesure fiscale. La CEMAC comprend six pays de la sous-région de l’Afrique centrale, en l’occurrence le Gabon, le Cameroun, la République du Congo, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad. 

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