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Le Matin : Quelle lecture faites-vous de la dynamique du Made in Morocco pour la relance de l’économie marocaine ?
Pedro Novo : Avant crise Covid, le Royaume du Maroc occupait une place de référence dans la stratégie de conquête continentale et régionale des entreprises européennes, au premier rang desquels les entreprises françaises (en effet, en termes d’IDE, que ce soit en stock ou en flux, les entreprises tricolores occupent le 1er rang des investisseurs au Maroc).
Cela fait donc bien longtemps que les entreprises européennes et françaises ont compris les avantages que pouvait offrir le Royaume pour y déployer son entreprise tout en faisant de ce marché un relais stratégique visant la sous-région en Afrique ou des destinations plus éloignées au bénéfice de 55 accords de libre-échange.
Nombreuses sont les raisons d’investir sur le marché marocain en ce sens : l’accès à un capital humain qualifié, performant et compétitif, la qualité des infrastructures, la stabilité des institutions et de ses fondamentaux économiques, ou encore une stratégie industrielle et économique à la fois ambitieuse et déterminée sur fond d’un environnement des affaires favorable. Le Covid a sans doute en partie challengé ces fondamentaux mais ne les a pas effacés !
Au contraire, la dynamique Made In Morocco s’inscrit parfaitement dans la dynamique d’un pacte Royal pour la relance. Face à une crise dont nous préparons enfin la sortie, nous comprenons combien elle a agi comme un accélérateur des transformations de nos économies. Elle en a révélé les faiblesses parfois, mais aussi nous a obligés à prendre des mesures historiques et stratégiques de soutien et d’ambition pour nos entreprises.
Parmi les entreprises marocaines, européennes ou françaises, elle a aussi obligé nombreuses d’entre elles à revoir leur sourcing industriel et organisation logistique liée suite aux fragilités révélées par la crise quant à la dépendance de l’Europe en la matière avec l’Asie.
En ce sens, le plan mis en force par le Royaume reposant sur un solide dispositif de garantie des prêts par l’État d’une part et par la création d’un fonds d’investissement stratégique d’autre part donne les moyens de rétablir la confiance nécessaire à l’investissement et aux financements liés pour permettre de renforcer la stratégie industrielle marocaine.
Plan inclusif de la TPE aux grandes entreprises marocaines, il ouvre ainsi une nouvelle ère d’accélération de l’investissement et créatrice d’emplois dans l’appareil productif marocain qui constitue aussi une excellente opportunité pour renforcer les liens entre les deux rives de la Méditerranée.
Le Maroc a lancé une banque d’investissement pour encourager la production. Quelles sont, selon vous, les priorités pour réussir un tel chantier ?
Réussir une telle ambition suppose de réunir les moyens pour y parvenir. C’est l’alliance de la boussole et du carburant.
Un cadre, une stratégie et un accompagnement ciblés d’abord, un panier de ressources et des moyens à la mesure de l’ambition dessinée ensuite. La parfaite articulation des deux est indispensable pour faire émerger durablement un écosystème favorable à l’investissement et à l’innovation.
Fort de notre expérience avec la création de la Banque publique d’investissement française qu’est Bpifrance, nous savons combien il est essentiel de construire ce continuum et d’en assurer la puissance d’expression.
Appuyée sur des valeurs réaffirmées de proximité, de simplicité, d’optimisme et de volonté, cette ambition saura faire preuve de capacité d’entraînement sur le marché privé. Sa réussite se lira sur deux plans selon moi :
Le premier, sur sa capacité à ne pas faire à la place du marché mais à emmener en co-financement ou co-investissement un secteur privé qui refuserait le déséquilibre avant créateur de valeur.
Le deuxième, sur sa capacité à animer et réunir la communauté des entrepreneurs du Royaume entre eux dans une logique de réseau social effervescent et créatif mariant davantage les plus jeunes pousses de la tech avec les industriels par exemple.
Un tel projet doit en effet favoriser le frottement des filières et des ambitions tant domestiques qu’avec l’écosystème européen et français. C’est à ce prix que les défis mis en lumière par la crise sanitaire et que nous imposent les enjeux du climat, de la transformation digitale ou du capital humain seront opportunément traités.
3-La première édition du Morocco Investment Meeting & Entrepreneurship, annoncée pour juin 2021, s’inscrit-elle justement dans cette dynamique ?
Rappelons tout d’abord ce qu’est le Morocco Investment Meeting & Entrepreneurship attendu pour cette première édition. Réunissant les acteurs clés des filières économiques du Royaume du Maroc, c’est avant tout un lieu et une date (Paris du 23 au 25 juin 2021) pendant lesquels seront réunis les entrepreneurs et les forces économiques (entrepreneurs, investisseurs et financeurs…) partageant la même ambition de partenariats équilibrés mais non moins ambitieux.
Avec nos amis fondateurs de la Team France Export (CCI et Business France), c’est là l’une de nos priorités que de convaincre les entrepreneurs de nos régions de mieux cerner les opportunités qu’offrent le continent africain et le Royaume du Maroc en particulier pour y accéder.
En effet, point de passage stratégique des flux d’investissements et/ou de distribution Nord-Sud, c’est aussi un marché par destination tout en permettant un levier considérable offert par les accords de libre-échange nombreux ouvrant accès à plus de 1,3 Mds de consommateurs potentiels.
4-Quels seront les moments forts de cette édition ?
Pour cette première édition, nous vivrons les lumières de la sortie de crise. C’est une édition de renaissance comme une libération après la singulière année 2020 que nous nous apprêtons à conclure. Dans ce contexte de redémarrage qui sera puissant, il s’agira de ne pas rater le train de la relance.
Le Morocco Investment Meeting & Entrepreneurship sera l’occasion de rappeler combien faire du business au Maroc ou sur le continent africain ne s’improvise pas. Il est impératif d’avoir une vision de long terme, de comprendre les moyens humains et financiers à mettre en œuvre comme les opportunités à saisir pour faire de son entreprise, une entreprise marocaine, s’installer sur place, s’inscrire dans le temps long, favoriser la coopération, le co-investissement. C’est à ce prix que la relance et les plans de soutien qui la nourrissent seront le ciment d’un destin commun.
La bonne nouvelle c’est que nous en avons les moyens : les plans de relance historique tant en France avec Bpifrance qu’au Maroc mis en force nous permettent de tenir une telle ambition partagée. Il faut les saisir et ne pas rester à quai de la croissance des 5 prochaines années.
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MIM 2021, 3 jours d’échanges, de rencontres, d’exposition et de business
Conçue comme un rassemblement des forces vives, des industries et des filières marocaines, cette première édition du Morocco Investment Meeting & Entrepreneurship (MIM) se produit à Paris dans ce lien particulier qui lie le Maroc et la France. . Prévu les 23, 24 et 25 juin 2021, ce rendez-vous est organisé en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), la Bpifrance et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Ce salon de type nouveau réunira plus largement tous ceux qui, en France comme en Europe, investissent et tissent des partenariats à forte valeur ajoutée pour créer et porter à maturité les alliances nécessaires au développement pérenne du Maroc, de la Méditerranée, et plus largement du continent africain. Le MIM incarne l’image d’un pays en mouvement, innovant et dynamique, attractif pour les investisseurs des secteurs en forte croissance.
