«Est-ce que la réalité perçue par mes sens est bien celle du monde tel qu’il est ? Quelle est la place de l’imagination dans la façon dont j’interprète la réalité ? Comment se fait-il que certains soient devenus les maîtres de nos doutes et jouent avec nos craintes, et conditionnent nos comportements en maîtrisant nos interrogations ?» Des questions que se pose l’artiste par le biais de ses travaux qui ont été ponctués de multiples recherches, comme sa collection «Transmission» en 2013, fruit d’un long processus de réflexion sur la quadrature du cercle et sur la symbolique de la géométrie dans la religion, qui a été un vrai tournant dans la carrière artistique de Saïd Afifi.
Biographie
Natif de Casablanca et lauréat de prestigieux diplômes, Saïd Afifi est professeur à l’École supérieur des arts visuels de Marrakech et à l’Institut national des beaux-arts de Tétouan. Ses œuvres furent exposées au Maroc et à l’étranger, à savoir à la Biennale des jeunes créateurs de l’Europe et de la Méditerranée à Skopje (Macédoine, 2010), au Festival Vidéoforme à Clermont-Ferrand (France 2013). Son monde fantastique et surnaturel fascine par sa beauté et son étrangeté. C’est ce qui a permis à ses œuvres de figurer dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Musée de Bank Al-Maghrib et le Musée d’art contemporain africain Al Maaden (MACAAL).
En tête-à-tête avec l’artiste réalisé par l’équipe de l’Atelier 21
Votre état d’esprit actuel ?Contemplatif.
La couleur dominante de votre palette ?Le bleu ainsi que toutes ses nuances.
Un livre ?«Vingt mille lieues sous les mers» de Jules Verne.
Une œuvre d’art ? «Le Cheval de Turin» de Béla Tarr.
Vos héros dans l’Histoire ? Les animaux. Chaque animal est doté d’une force surnaturelle, qui dépasse celle de l’Homme. Les oiseaux volent. Il y a quelque chose de fascinant dans ces pouvoirs qui leur ont été donnés.
Votre devise favorite ? «L’art et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité» de Friedrich Nietzsche.
L’artiste a-t-il pour mission d’éveiller les consciences ? Je pense que l’artiste n’a pas la prétention de s’investir d’une mission. Mais, par le biais de sa sensibilité, il est peut-être plus prédisposé à soulever des vérités qui fâchent.
Selon vous, quelles sont les causes les plus importantes à défendre pour la décennie à venir ? Je suis intimement convaincu que la cause la plus importante à défendre aujourd’hui est celle de l’écologie. C’est un sujet qui devrait faire graviter tous les secteurs d’activité : politique, économique, artistique...
Portez-vous désormais un autre regard sur notre pays et sur sa richesse ?Manifestement ! La situation nous a tous éveillés à cette question du territoire, maintenant, la vraie question est : qu’allons-nous en faire ?
