Les villes intermédiaires constituent des maillons stratégiques qui contribuent à la structuration de l’armature urbaine nationale, a affirmé, mardi à Rabat, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Nouzha Bouchareb. Intervenant lors du deuxième atelier sur les villes intermédiaires organisé sous le thème «Le rôle et la place des villes intermédiaires dans le post-Covid», Mme Bouchareb a relevé que les villes intermédiaires constituent des espaces de redéploiement et une alternative en cas de crise, soulignant que la ville intermédiaire de demain doit être «un moteur de croissance économique, de créativité, d’innovation et d’attraction». «Ces villes doivent être conçues comme l’expression de la diversité et de la cohésion abritant une économie résiliente et inclusive», a indiqué la responsable gouvernementale, mettant en exergue la capacité grandissante des villes intermédiaires à développer un savoir-faire organisationnel. À cet effet, la responsable gouvernementale a mis en relief la stratégie nationale des villes intermédiaires qu’ambitionne de mettre en place le ministère dans le cadre d’une approche de co-construction auprès des différentes parties prenantes. Cette stratégie, poursuit-elle, sera basée sur le renforcement de l’aptitude à la résilience du réseau urbain, l’appui de l’équité territoriale et le développement des territoires, la mise en place d’un mode de gouvernance ou encore l’identification de mécanismes de financement et d’appui.
Abordant la crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19, Mme Bouchareb a évoqué les Hautes Instructions de S.M. le Roi
Mohammed VI pour la mise en place d’une approche anticipative et solidaire ayant pour finalités la sauvegarde des vies humaines, l’accompagnement de la reprise progressive de l’activité économique, la préservation des emplois et l’accélération de la mise en œuvre des réformes de l’Administration, mettant en avant la création du fond de solidarité, des accords d’assouplissement fiscaux et le lancement de la garantie de crédit en faveur des entreprises (Damane oxygène). Dans ce sens, elle a souligné que la crise liée au Covid-19 a «montré l’existence de plusieurs fragilités et limites du fonctionnement du système urbain», notamment sur le plan de l’habitat, des équipements et de la mobilité, notant que ce fut une occasion de remettre en question la manière de planifier et de gérer les villes.
Mme Bouchareb a rappelé l’engagement du Royaume à mettre en place un nouveau modèle de développement qui promeut l’inclusion sociale, la réduction des inégalités et des disparités, et l’adoption des réformes territoriales, basées sur la régionalisation avancée, la déconcentration, et la décentralisation. «Ce nouveau modèle de développement, devra être articulé autour de politiques publiques cohérentes et participatives au service des citoyens permettant au pays d’accéder à un nouveau palier de développement soutenu, durable et inclusif, profitant à tous les citoyens», a-t-elle affirmé.
En outre, la ministre n’a pas manqué de mettre en lumière l’implication du Maroc à mettre en œuvre l’accord de Chefchaouen, indiquant que cet engagement s’est traduit par sa participation et son organisation de plusieurs événements internationaux d’envergure, notamment la huitième édition du Sommet Africités, la deuxième édition de la réunion européenne «Think Europe : Commitment 2030», le deuxième Forum des gouvernements locaux et régionaux ou encore l’édition 2020 du séminaire annuel de CGLU.
Organisé par le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, ce webinaire tenu en deux temps (politique et scientifique) s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la Stratégie nationale des villes intermédiaires en articulation avec les Objectifs de développement durable et les Agendas urbains mondiaux. L’atelier, co-organisé avec le ministère de l’Intérieur, en partenariat avec les Cités et gouvernements locaux unis (CGLU)-Monde, CGLU-Afrique et ONU-Habitat, a réuni un grand éventail de ministres africains, d’experts nationaux et internationaux et de présidents de collectivités locales, l’objectif étant de partager les bonnes pratiques et d’enrichir, en même temps, les avancées réalisées dans ce type de villes pour faire face aux impacts de la crise sanitaire planétaire. De même, cet atelier virtuel vise à développer des idées novatrices pour la définition d’un nouveau modèle de développement urbain résilient.