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Ils ont déclaré ...

S.E.M. Takashi Shinozuka,
ambassadeur du Japon au Maroc

«J’ai été très impressionné par les résultats du sondage Ipsos-Groupe Le Matin, notamment par le fait qu’un certain nombre de Marocaines et de Marocains ne sont pas satisfaits de l’État actuel de l’éducation, de la formation et de l’emploi. Mais j’ai aussi pris note du fait que la majorité des répondants étaient optimistes quant à l’avenir et ont l’espoir que les choses vont s’améliorer prochainement. Moi-même, je suis confiant qu’à l’issue des travaux de la Commission spéciale sur le modèle de développement, qui sont en cours, un excellent rapport sera remis qui permettra au Royaume chérifien d’entrer dans un nouveau stade de développement et aidera à avoir un partenariat encore plus renforcé avec le Japon. Je crois par ailleurs qu’au Maroc, il y a une bonne éducation publique tout comme une excellente éducation privée. D’ailleurs, quand je rencontre des citoyens marocains, je suis impressionné par leur compétence et leur niveau de langue. Nous évoluons dans un monde marqué par les changements, et les entreprises doivent s’y adapter et faire davantage d’efforts en matière de formation continue. Je crois que l’un des atouts des entreprises japonaises, c’est la formation continue des employés.»

Anouar Alaoui Ismaïli, 
directeur marketing, communication 
et coopération – Anapec

«L’éducation-formation est un axe majeur du nouveau modèle de développement. Rester focalisé uniquement sur la formation, je pense que c’est très vague, il faut ramener ce concept à des réalités économiques. Aujourd’hui, nous devons d’abord appréhender cet aspect de la formation d’une manière territoriale et dans le cadre de la vision régionale. De la sorte, nous pourrons répondre aux besoins économiques des régions et lier tout l’axe formation au niveau territorial au potentiel économique de la région. Ce qui nous aidera certainement à réduire le gap entre ce qu’on appelle déjà l’inadéquation entre l’offre et la formation au niveau territorial. Cet aspect de la régionalisation avancée nous le permettra, avec notamment toutes les politiques territoriales qui ont été mises en place. Dans ce sens, nous menons, au niveau de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), plusieurs actions relatives au diagnostic territorial et nous ressortons tout le potentiel économique de la région. En collaboration avec les Conseils régionaux, nous offrons des formations qui sont adaptées aux besoins locaux. Il n’y a plus de secret, le socle de l’économie, ce sont ces ressources humaines qu’on met à la disposition de toutes les entreprises. Si celles-ci sont, en amont, bien formées, notamment pour des besoins à la carte qui répondent à des problématiques chez l’entreprise, on aura tout à gagner.»

Naoual Bakri,
consultante manager DevAct

«Les challenges que nous rencontrons au quotidien par rapport aux chantiers de la formation et de l’éducation constituent une affaire systémique qui concerne plusieurs acteurs à la fois. Il s’agit du gouvernement, des établissements de formation, des entreprises et des jeunes qui doivent trouver leur place au sein de la communauté. Les parents doivent aussi contribuer à la réussite de ces chantiers nationaux en accompagnant leurs enfants pour qu’ils deviennent des personnes qui réfléchissent, qui critiquent et qui prennent des initiatives. Les organisations non gouvernementales (ONG) ont également un rôle primordial à jouer dans ces chantiers. Au Maroc, il existe une centaine d’ONG dont une grande partie travaille dans le secteur de l’Éducation, car d’une part il y a un déficit à combler et, d’autre part, il y a des jeunes qui veulent trouver leurs places dans la communauté. Je pense qu’il faudrait aujourd’hui soutenir les ONG, les aider et leur faciliter l’accès à la ressource. Il est important de souligner aussi qu’il y a des citoyens qui s’adressent à ces ONG et qui deviennent bénévoles, notamment dans le coaching et dans le mentorat. Ces bénévoles jouent un rôle important dans l’accompagnement des jeunes. Aujourd’hui, il est clair que tout le monde tire la sonnette d’alarme et qu’on est tous conscients de la problématique. L’enjeu désormais est plus sécuritaire que social ou économique. Si les jeunes n’ont pas l’accès à l’éducation et à l’emploi, ils n’auront pas de vie digne. Ils risquent ainsi de se révolter et c’est la sécurité qui va être touchée. L’heure est à l’action. Il faut mettre la main dans la main pour agir collégialement avec une intelligence collective pour pouvoir gérer cette situation qui nous concerne tous.» 

Imane Zaoui,
DG de Nestlé Maroc

«Clairement, on ne peut pas envisager un nouveau modèle de développement sans qu’il y ait une place primordiale pour l’éducation. D’ailleurs, c’est clair que ce sont les jeunes qui vont porter ce projet. Je pense qu’il faut qu’il y ait un partenariat public-privé. Il est clair que l’État joue un rôle important, mais le privé peut éventuellement prévoir des actions en la matière. Chez Nestlé Maroc, la formation, l’accompagnement des jeunes et l’employabilité sont des sujets très importants. D’ailleurs, Nestlé Maroc est un partenaire historique de la fondation Zakoura. Nous avons financé la création de plusieurs écoles. En termes d’employabilité, nous avons initié l’alliance pour les jeunes au niveau du Maroc en y impliquant plusieurs entreprises marocaines. L’idée de cette alliance est d’échanger sur les moyens qui permettent d’améliorer l’employabilité des jeunes, notamment par la formation et des projets visant la préparation de ces jeunes au monde de l’emploi.»

Ali Serhani, 
directeur associé Gesper Services

«On ne peut pas parler du nouveau modèle de développement sans aborder les questions relatives à la formation, à l’éducation et à l’emploi. En effet, l’éducation constitue la base de tout ce qu’on souhaite réussir et entreprendre dans notre pays, et ce dans tous les domaines. La formation vient ensuite compléter tout ce qu’on acquiert à travers l’éducation. À mon avis, les deux volets que je viens de citer, à savoir l’éducation et la formation doivent permettre d’atteindre un troisième volet qui est celui de l’emploi. Partant de ce constat, force est de souligner que l’éducation et la formation doivent être en adéquation, non pas avec ce qui se passe au niveau national, mais plutôt avec ce qui se passe au niveau du marché mondial. Aujourd’hui, nous parlons de plus en plus de la quatrième révolution industrielle. À mon avis, cette révolution nécessite une bonne préparation avec la mise en place des cellules de veille, car à défaut, on risque d’avoir beaucoup de chômeurs. Sur un autre registre, je souhaite mettre en avant le rôle de l’école publique qui nous a tous formés. D’ailleurs, tous les étudiants avec qui j’ai fait mes études ont réussi leur carrière et cela grâce à l’éducation, mais aussi à l’accompagnement qu’ils ont eu de la part des enseignants.»

Hanane Fzain,
Program Manager à la Fondation Drosos

«Il y a un point intéressant qui a été abordé par plusieurs intervenants, c’est celui des Soft Skills. Ces compétences sont un axe que nous développons à la Fondation Drosos. Aujourd’hui au Maroc, il est important de définir les Soft Skills, notamment du savoir-être. Mais quel rôle de l’éducation ? L’école et la famille n’arrivent pas à développer ce genre de compétences chez les enfants et les jeunes, comme avoir l’estime de soi, la confiance en soi, la capacité de communiquer, de se présenter, et parfois même des comportements basiques comme “dire bonjour”, travailler en groupe, etc. Je retiens aussi les quatre compétences de l’avenir, à savoir la communication, la capacité de communiquer, la créativité, avoir un esprit créatif, l’esprit de critique et la collaboration, c’est-à-dire la capacité de travailler en groupe. Si l’on affirme que ces compétences sont essentielles pour le jeune afin de développer une autonomie et une capacité à se projeter dans l’avenir, comment fait-on pour les développer ? À travers quelle pédagogie ? Et comment peut-on coordonner les efforts pour avoir un impact beaucoup plus important ?»

Reda Benamar, 
directeur des études, communication 
et développement de la CNSS

«Le nouveau modèle de développement ne peut pas être réalisé si on ne prend pas en considération la ressource humaine. Cette dernière doit être au centre de toutes les démarches et de toutes les stratégies en vue de permettre d’assurer le développement de notre pays, et ce dans tous les domaines, notamment sur le plan économique, social, artistique et sportif. De ce fait, force est de constater que si on ne s’occupe pas de l’éducation et de la formation, on ne pourra certainement pas avoir la ressource idoine capable de répondre aux besoins du marché de l’emploi. De même, on ne pourra pas avoir des citoyens capables d’être actifs dans la société et qui savent communiquer et se comporter. Je tiens à souligner sur ce volet que le rôle de la formation ne se limite pas à former des jeunes capables d’occuper des postes sur le marché de l’emploi, mais consiste surtout à les aider à développer leurs compétences, notamment de citoyenneté et de savoir-vivre ensemble. Certes, nous avons des préceptes religieux qui nous indiquent comment nous devons être et agir dans différentes situations, mais je pense qu’un enfant doit être encadré et pris en charge par le système de l’éducation et de la formation. La famille a un grand rôle à jouer dans ce volet mais elle ne pourra pas, à elle seule, relever ce défi.»

Karima Bouchaaboun, 
Association Al Jisr

«Cette thématique nous intéresse particulièrement en tant qu’association qui œuvre depuis vingt ans dans le pôle formation, éducation et RSE. Nous travaillons en coordination avec les entreprises pour mener des actions au profit des établissements de l’enseignement public. Nous essayons de mettre l’accent sur de nouveaux modèles et approches de formation et d’éducation, et notamment pour le développement de l’aspect de l’auto-entrepreneuriat comme étant un nouvel outil permettant l’intégration dans le marché de l’emploi. Il faut également réfléchir aux nouveaux métiers et donc aux compétences qui répondront aux défis du développement du Maroc.»

Propos recueillis par Mounia Senhaji & Nabila Bakkass  
Photos Aissa Saouri 

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