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Les opportunités de la relance économique expliquées par Moulay Hafid Elalamy

Les perspectives des relations franco-marocaines, les enjeux de la relance des économies des deux pays et les opportunités découlant des mouvements de fonds engendrés par la crise de Covid-19 étaient au cœur d’une rencontre organisée, vendredi dernier à Casablanca, par l’ambassade de France et la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc.

Les opportunités de la relance économique expliquées par Moulay Hafid Elalamy
Ph.Sradni

Comment favoriser la relance dans un certain nombre de secteurs ? C’est la question à laquelle ont essayé de répondre de nombreux acteurs économiques dans le cadre d’une rencontre organisée par l’ambassade de France au Maroc en partenariat avec la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). Cette rencontre, en comité restreint et retransmise en ligne, a connu toutefois la présence du ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, de l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, et du président de la CFCIM, Jean-Pascal Darriet.

Lors de cette rencontre consacrée à la relance de l’activité économique, M. Elalamy a rappelé la situation de crise que vit encore le Maroc. «Nous traversons un moment assez particulier qui mérite qu’on s’y arrête. Mais je reste positif et je dis qu’il faut avancer. Les résultats du Maroc sur le plan sanitaire ont été remarquables, mais il faut rester vigilant. Malheureusement, il y a eu un certain relâchement et il faut donc plus de fermeté pour que les gens reprennent conscience du danger. Car dès qu’il y a contamination, il y a des foyers importants qui peuvent dégénérer», prévient-il. Dans ce cadre, en s’adressant aux hommes d’affaires, il a insisté sur le fait que les autorités n’hésiteront pas à fermer les unités qui ne respectent pas les mesures de sécurité prévues contre le Covid 19. « Car la santé des citoyens est prioritaire », a-t-il insisté.  Par ailleurs, cette rencontre a été aussi et surtout l’occasion d’évoquer le futur des relations franco-marocaines ainsi que les opportunités de partenariat au cours de la période post-Covid. Dans ce cadre, l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, a souligné les «atouts et la très grande agilité» que le Maroc a montrés dans sa réaction à la crise du Covid-19. «Donc le Maroc est très bien placé pour bénéficier des mouvements de fond engendrés par cette crise», a-t-elle déclaré. Selon la diplomate française, la réflexion de la France s’inscrit dans le cadre d’un travail engagé pour un nouveau pacte économique franco-marocain réfléchi depuis le mois de janvier dernier. Pour sa part, Jean-Pascal Darriet, président de la CFCIM, a précisé que «lorsqu’on est en situation de crise, on a besoin à ce moment-là de tester ses compétences et ses amis. Et le mot d’ordre c’est de continuer à être dynamique et à aller de l’avant. Il s’agit d’identifier des opportunités et de faire de cette crise l’occasion de développer des marchés», a-t-il déclaré.

Suivant cette même vision, Moulay Hafid Elalamy a évoqué l’importance de la coopération franco-marocaine, tout en s’attardant sur les perspectives de développement sur lesquelles table le Royaume. Il a rappelé à ce titre qu’il existe quelque 900 entreprises françaises installées au Maroc, insistant sur le rôle joué par 22 entreprises constituant des équipementiers (sur 250 équipementiers), dont deux dans le secteur automobile. Il s’agit, a-t-il expliqué, d’opérateurs essentiels qui exportent vers 74 pays, notamment vers les États-Unis, la France et la Grande Bretagne. Au niveau bilatéral, le ministre a précisé que l’un de ces opérateurs exporte 65% de ses produits vers la France, alors que les 21 autres opérateurs exportent 32% de leurs produits vers l’Hexagone. Dans le secteur aéronautique, 10 opérateurs installés au Maroc, appartenant à l’écosystème de Boeing, n’en faisaient pas partie avant de s’installer dans le Royaume, a-t-il tenu à préciser.

Dans le même ordre d’idées, le ministre a mis en avant, en plus de la stabilité dont jouit le Maroc, ses avancées en tant que pays compétitif. Il a évoqué, à ce sujet, les exploits du Royaume dans le secteur de la production automobile. «Le Maroc est très compétitif dans ce secteur et il l’est devenu plus que les pays de l’Europe de l’Est, plus que la Turquie. Il est le plus compétitif en Afrique. Il y a deux pays actuellement qui devancent le Maroc, ce sont la Chine et l’Inde. «Notre objectif, dans ce sens, est double. C’est d’abord de devancer l’Inde, qui va bientôt battre la Chine en termes de compétitivité. Ensuite c’est d’agir pour “décarboner”. Car en plus de l’objectif de devenir le pays le plus compétitif dans le monde, nous voulons tabler sur l’énergie renouvelable pour faire face à la taxe carbone», a-t-il précisé.

En ce qui concerne la phase post-Covid, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a mis en avant l’agilité et l’esprit créatif dont a fait preuve le secteur productif industriel, ce qui lui a permis de s’adapter à la crise sanitaire. Il a souligné que, face à la crise, il est important de penser à une «industrie de substitution». Il a ainsi annoncé dans ce cadre la préparation d’une «banque d’opportunités» et un business plan qui est en cours d’élaboration à cette fin avec un fonds de 34 milliards de dirhams. Ce Fonds sera mis à la disposition des jeunes, des moins jeunes, des investisseurs nationaux et étrangers, etc.

Selon le président de la CFCIM, Jean-Pascal Darriet, les montants évoqués par le ministre de l’Industrie sont des fonds qui vont permettre de substituer des marchés à d’autres. «Aujourd’hui, nombre de pays européens travaillent avec des capacités de production dépendant de partenaires très éloignés, en Asie notamment, et il faut donc penser à travailler avec un écosystème plus proche, basé sur une rentabilité très forte avec une proximité qui permet de faciliter les relations, les transports du matériel… De ce point de vue-là, le Maroc est très bien placé. Il dispose des compétences, une proximité et une grande agilité qu’il a démontrée pendant cette période de crise pandémique», a-t-il précisé. 

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