Disposer d’outils de prévision des défaillances financières permet de prendre à temps des mesures stratégiques et de gestion corrective appropriées. Dans leur ouvrage intitulé «La défaillance d’entreprise», les deux chercheurs et académiciens Abdelouahed Alaoui Mdaghri (1) et Abdelhadi Maniani (2) ont dressé, à travers un échantillon représentatif des entreprises marocaines, un profil détaillé aussi bien des entités défaillantes que des saines. Publié aux éditions «Laboratoire Finance, Banque et Gestion des Risques», l’ouvrage de 253 pages étudie le concept de défaillance sous trois aspects : économique, juridique et financier.
Pauvres SARL !
La démarche méthodologique des deux chercheurs comporte deux étapes : la sélection de l’échantillon pour la construction de la base de données, et le choix des ratios financiers utilisés comme indicateurs d’analyse. «À travers l’échantillon, nous cherchons le maximum de représentativité en termes de régions du Maroc, de secteurs d’activité et aussi de taille et de type d’entreprises. Nous avons donc utilisé la base de données existante chez une grande banque de la place aussi bien pour les entreprises défaillantes que pour les saines.» Finalement, les deux chercheurs ont retenu un échantillon représentatif composé de 200 entreprises divisées en deux sous-échantillons : 100 saines et 100 défaillantes. Les deux échantillons sont représentés majoritairement par deux formes juridiques : SARL et SA, soit plus de 90%. Les entreprises à défaillance sont à prédominance des SARL avec 65%. À noter que la grande majorité des entreprises de l’échantillon se situe à Casablanca avec 55% pour les entreprises défaillantes et 76% pour les saines. Ceci s’explique par la concentration des entreprises dans la métropole économique. Toutefois, l’échantillon contient au moins une entreprise de chaque région du pays. Par secteur d’activité, les plus touchées par la défaillance exercent soit dans le commerce, soit dans le bâtiment et travaux publics, avec 27 et 21% respectivement. Ces deux secteurs sont suivis par les industries manufacturières et textile-habillement avec respectivement 13 et 11%. Ces chiffres illustrent encore une fois les difficultés que traversent ces secteurs ces dernières années.
(1) Abdelouahed Alaoui Mdaghri est Professeur à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Aïn Chock Casablanca. Il est également Directeur du laboratoire finance, banque et gestion des risques et Directeur du Centre des Études doctorales.(2) Abdelhadi Maniani est également Professeur à la même faculté et membre du Laboratoire Finance, Banques et gestion des risques.