Le Parti authenticité et modernité (PAM) a rendu publique, mercredi, la copie qu’il a remise au Chef du gouvernement dans le cadre des consultations à propos de la période post-Covid. S’articulant autour de cinq volets, le document s’intitule «le plan national de relance accélérée économique et sociétale». Il résume les mesures préconisées par le parti à court terme pour une sortie sans gros dégâts de crise de la pandémie. «Les autres mesures visant le moyen et le long terme seront intégrées dans un autre document après la finalisation de la réflexion à son sujet de manière posée et approfondie», souligne-t-on dans le mémorandum.
Le premier axe de ces propositions concerne la stratégie de sortie de crise à travers des mesures de la relance accélérée de l’économie nationale sur de bonnes bases. Le PAM insiste ainsi sur de nombreux éléments à intégrer dans le cadre du projet de loi de Finances rectificative permettant notamment de prendre en considération les aides pour préserver le pouvoir d’achat et le soutien aux entreprises. Ce qui doit prendre en compte également, précise le document, l’exploitation du gain réalisé grâce à la réduction du prix international du pétrole en comparaison avec le prix prévisionnel de la loi de Finances. En effet, la loi de Finances rectificative est une occasion pour revoir de nombreuses mesures (investissement public, stock de la devise), souligne le document du PAM qui insiste également sur la prise en compte de la préférence nationale.
Le deuxième axe du mémorandum porte sur «les mesures horizontales qui visent la préservation de l’indépendance de l’économie nationale». Dans ce cadre, le PAM suggère les actions à mener qui concernent le budget de l’État et des mesures au profit des entreprises en difficulté. Il recommande ainsi de ne garder, au niveau des dépenses de l’État, que celles jugées indispensables (sans recourir à aucun prêt) et de ne pas réduire celles relatives à l’investissement. Lesquelles doivent répondre aux critères de l’efficacité et de l’efficience. Le parti de Abdellatif Ouahbi recommande en outre de réduire les primes et les primes exceptionnelles des hauts fonctionnaires dans le but de réduire le coût salarial. Dans la même logique, il préconise l’annulation des pensions de retraite des parlementaires et des ministres. Sur le plan du commerce international il défend l’idée consistant à limiter les importations à celles des matières premières brutes destinées à la transformation par l’industrie marocaine. Il propose également une amnistie fiscale au profit des entreprises et de faire bénéficier les PME-PMI de la commande publique, l’annulation des intérêts concernant les crédits au profit de ces entreprises… Le parti appelle aussi à la création d’un cadre régional de concertation, de suivi et de gouvernance réunissant l’État, les régions et la CGEM et les Confédérations régionales. Le but étant de suivre les efforts de l’État visant le soutient de l’économie et des entreprises dans chaque région. Il propose également la création d’un fonds d’investissement au profit des MRE avec des conditions préférentielles et des garanties étatiques dans le but de les encourager à l’investissement dans leur pays d’origine en période difficile.
Le troisième axe mis en avant par le PAM concerne des «mesures sociales pour la préservation de la dignité des citoyens». Il englobe des suggestions pour l’octroi de facilitions d’ordre financier ou la protection des consommateurs. Il propose, à titre d’exemple, l’instauration d’un revenu minimum garantissant la dignité des familles pauvres (dans la limite de 50% du SMIG) tout particulièrement dans le monde rural. Dans cet ordre d’idées, il appelle à trouver des solutions au secteur informel et de lui assurer une couverture sociale, prévoir une assurance sur la perte d’emploi...
Le quatrième axe défendu par le parti consiste en «des mesures destinées aux secteurs innovants». Il plaide dans ce sens pour la numérisation de l’administration publique, l’appui à la transformation numérique des secteurs productifs, le développement du commerce numérique, l’accompagnement de la transformation énergétique et l’encouragement de l’économie circulaire. Quant au dernier axe il comporte «les mesures destinées aux secteurs sensibles». ces mesures ciblent en particulier les domaines de l’éducation et de l’enseignement, la santé publique, les secteurs du tourisme et de l’artisanat, le secteur de l’immobilier et celui de l’industrie.