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«La pandémie a changé les habitudes de consommation des Marocains, impactant de plein fouet les boulangeries»

Le président de la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries, Nourredine Lafif, explique dans un entretien accordé au «Matin» l’impact de la déclaration de l’état d’urgence sur l’activité du secteur. Tout en déplorant une baisse du chiffre d’affaires de 70%, il affirme que rien ne justifie une augmentation du prix du pain qui reste une denrée plafonnée par l’État.

«La pandémie a changé les habitudes de consommation des Marocains, impactant de plein fouet les boulangeries»

Le Matin : Quel impact a eu la déclaration de l’état d’urgence sanitaire sur l’activité des boulangeries-pâtisserie ?

Nourredine Lafif :
Notre secteur a été frappé de plein fouet par la crise. Si les boulangeries-pâtisseries continuent de tourner et assurer le service, il n’en reste pas moins qu’elles pâtissent fortement de la situation de l’état d’urgence sanitaire. Ce qu’il faut savoir, c’est que les habitudes de consommations chez les Marocains ont beaucoup changé depuis l’annonce du confinement. En effet, le segment des gâteaux marocains, tartes d’anniversaires et pâtisseries qui étaient très prisés auparavant et qui d’ailleurs contribuait largement à équilibrer les finances des boulangers, ne marche plus. En cette période d’état d’urgence sanitaire, les boulangeries et pâtisseries font partie des commerces alimentaires qui restent ouverts au Maroc. À cela s’ajoute le problème de la fermeture des points de distribution, comme les restaurants, les snacks et les hôtels, ayant largement impacté notre chiffre d’affaires qui a baissé de plus de 70%. Aujourd’hui, si certains acteurs résistent aux difficultés par devoir national, d’autres se trouvent contraints de fermer, d’autant plu que les horaires de travail ont également changé. En effet, on est passé d’un horaire de travail allant de 6 h du matin à minuit à celui allant de 9 à 18 heures.

Nous avons remarqué que certaines boulangeries ont procédé à l’augmentation des prix du pain au niveau de Témara. Est-ce que cette mesure est due à la baisse de votre chiffre d’affaires ?

Non, rien ne justifie une augmentation du prix du pain, qui est plafonné par l’État. Certes, le prix de certains types de farine a connu une certaine augmentation, mais cette dernière n’a pas déteint sur le prix du pain qui reste plafonné. La pratique dont vous parlez reste une exception et il ne faut pas généraliser. Je tiens à souligner que la majorité des boulangeries ne gagnent plus d’argent. Elles font plutôt du militantisme.

De nombreux citoyens se sont rués sur les boulangeries en vue de constituer un petit stock, de peur des ruptures du stock de farine ou de la fermeture des boulangeries, quel message leur adressez-vous ?

Je tiens à les rassurer quant à la disponibilité du pain. Les boulangers sont conscients de l’importance de cette denrée pour les Marocains et veillent à sa production en quantité suffisante, donc il est inutile de faire des stocks. Par ailleurs, je tiens à vous informer que la Fédération a fait appel à tous les acteurs pour maintenir la même cadence de production aux mêmes prix. Nous veillons en outre à garantir l’approvisionnement en farine, levure et matières premières pour produire le pain.

Quelles sont les règles d’hygiène que les boulangeries adoptent pour prévenir la propagation du virus ?

Depuis la déclaration de la pandémie, les boulangeries veillent continuellement à la bonne mise en œuvre des mesures de sécurité et d’hygiène, notamment le respect de la distance, le port des gants et des masques et l’utilisation du film plastique. Certaines mettent même à l’entrée de leurs boulangeries des gels hydro-alcooliques.

Est-ce que les boulangeries ont profité de la procédure d’indemnisation des employés déclarés à la CNSS en arrêt de travail ?

Malheureusement, non. Les boulangeries n’ont pas profité de cette mesure. Nous avons donc envoyé une correspondance au Comité de veille lui demandant d’inclure ce métier parmi les secteurs impactés pour qu’il bénéficie des mesures de soutien. 

Propos recueillis par Yousra Amrani

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