Parcours d’une pionnière du cinéma marocain

La caméra la connaît très bien. Son visage est le symbole d’un grand talent cinématographique et ses films reflètent le militantisme au féminin. Il s’agit bien de la critique de cinéma, réalisatrice, productrice et scénariste, Farida Benlyazid. Cette grande créatrice dans le monde du cinéma est l’une des premières réalisatrices marocaines à traiter la question féminine sur le grand écran. Son amour pour le 7e art s’est dévoilé depuis son jeune âge. Farida Benlyazid aimait voir les films projetés dans sa ville natale, Tanger. Pionnière dans son domaine, elle a choisi d’étudier le 7e art dans les années 70. Pour ce faire, elle s’est envolée à Paris à l’École supérieure d’études cinématographiques (ESEC). Son diplôme en poche en 1976, elle enchaîne les stages en France et réalise son premier documentaire «Identités de femmes» pour l’émission Mosaïque sur FR3. Elle décide de rentrer au Maroc dans les années 80. Sa première collaboration sur un travail marocain était en 1977 avec le cinéaste et acteur Jilali Farhati, dans le film «Une brèche dans le mur», projeté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique. Les deux artistes ont ensuite collaboré dans le film «Poupées de roseau».
Farida Benlyazid a cru en la création d’un cinéma au Maroc. La passion de cette maman de deux filles, sa persévérance et son talent l’ont guidée pour réaliser ses rêves.
En 1988, elle réalise son premier long métrage de fiction «Une porte sur le ciel». En 1991, elle fonde la société de production «Tingitania Films». Farida Benlyazid aime les grands maîtres asiatiques notamment le réalisateur indien Satyajit Ray et le Japonais Yasujirō Ozu. Elle est aussi fan des films «Gare centrale» de l’Égyptien Youssef Chahine, «Les enfants du paradis» de Marcel Carné (français) et «Juanita de Tanger» (marocain).
Elle a commencé la réalisation avec Identité de femme en 1979. Scénariste, elle a notamment signé «À la recherche du mari de ma femme» de Abderahman Tazi (1992). Comme scénariste et réalisatrice, elle a tourné «Une porte sur le ciel» (1988), Keïd Ensa (Ruses de femmes, 1999), et des téléfilms pour la chaîne de télévision 2M : Nia taghleb (2000) et El Boukma (2001). Elle a réalisé des téléfilms et documentaires notamment Aminata Traoré, une femme du Sahel (1993) et Contra bande (1994).