La part des matières premières quantifiée

L’exploitation, de l’extraction à l’utilisation, des ressources minières influence profondément le climat. Le mode d’exploitation de ces ressources détermine la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère à l’origine du réchauffement planétaire. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans une étude portant sur «L’efficacité des ressources face au changement climatique : stratégies d’efficacité dans l’utilisation des matières premières pour un avenir à faibles émissions de carbone», a évalué la part des principales matières premières dans les émissions mondiales de CO2. L’étude rappelle que les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie minière sont passées de 15 à 23% du total mondial durant la période 1995-2015. Le fer et l’acier, un alliage de fer et de carbone, sont conjointement responsables de 32% des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie minière. Le ciment, la chaux et le plâtre (composés de différents éléments chimiques dont le carbone) émettent 25%. Le groupe du caoutchouc et du plastique ont une part de 13%, de même que pour les minéraux non métalliques.
En tonnage, le fer, l’acier, l’aluminium et autres métaux émettent 4,8 gigatonnes de CO2 annuellement, le ciment et les autres minéraux non métalliques 4,4 gigatonnes, le plastique et le caoutchouc 1,5 gigatonne et la production de bois 0,09 gigatonne de dioxyde de carbone.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement indique que la croissance de la production des matières premières s’observe essentiellement dans les économies émergentes (Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud...), alors que les pays les plus industrialisés, comme ceux du G7, dépendent de matériaux produits dans des pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). «Ce rapport montre que l’efficacité des matériaux offre la possibilité de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre grâce aux technologies déjà existantes. Celles-ci complètent les stratégies climatiques classiques pour s’acheminer vers des sources d’énergie bas carbone», conclut l’étude du Programme des Nations unies pour l’environnement.