Le Maroc et l’Espagne s’engagent à renforcer leur partenariat énergétique. Les deux pays planchent sur l’activation du Mémorandum d’entente relatif au développement d’une troisième interconnexion électrique Maroc–Espagne, signé en février 2019. Ce mégaprojet porte sur une nouvelle liaison électrique de 700 MW. Sa mise en service est prévue avant 2026 pour un investissement de 150 millions d’euros, soit près de 1,6 milliard de DH. Le projet sera financé à parts égales par les opérateurs d’électricité des deux pays : l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et Red Electrica de España. L’opérationnalisation de ce projet était au cœur d’une rencontre par visioconférence organisée en juin dernier entre les gouvernements des deux pays. Elle a été présidée par Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, et Teresa Ribera Rodriguez, vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique, en présence de Sara Aagesen Muñoz, secrétaire d’État espagnole à l’Énergie.
Grands projets structurants
Outre la coopération bilatérale publique, le partenariat énergétique s’accélère également avec le privé, notamment sur les grands projets structurants. À titre d’exemple, le groupe espagnol TSK planche actuellement sur la conception et la construction de la centrale solaire Noor Midelt I, après la signature d’un contrat avec le consortium EDF/Masdar/Green of Africa chargé de développer le projet. Ce dernier doit être mis en service en 2022 pour un investissement de plus de 700 millions d’euros. Plusieurs autres groupes espagnols ont travaillé sur la construction des centrales solaires : Noor Ouarzazate I (Sener, Acciona, Aries et TSK), Noor II (Sener) et Noor III (Sener). Dans l’éolien, le groupe Acciona a participé à la construction du parc éolien d’Akhfenir, et Gamesa en a fait de même à Essaouira. Siemens Gamesa, le groupe né de la fusion des activités de l’allemand Siemens et de l’espagnol Gamesa, dispose depuis octobre 2017 d’une usine de production de pales d’éoliennes terrestres à Tanger pour un investissement d’environ 1,1 milliard de DH. Ces pales sont principalement destinées à l’exportation vers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. L’usine dessert aussi des projets locaux, notamment le projet éolien intégré 850 mégawatts (MW). Et ce n’est pas tout. L’Espagnol Abengoa construit l’usine de dessalement d’eau de mer de Souss-Massa. Il s’agit du plus grand projet de dessalement de l’eau de mer mutualisé – d’irrigation et d’eau potable – dans le monde alimenté par des énergies renouvelables. Le coût de ce mégaprojet, situé à environ 30 km au sud d’Agadir vers Tiznit, s’élève à environ 4 milliards de DH, dont 2 milliards pour la composante eau potable. Sa mise en service est prévue en 2020-21.À rappeler, par ailleurs, que l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe est gérée par Naturgy (ex Gas Natural Fenosa). Le domaine du gaz naturel était également au centre des discussions entre le Maroc et l’Espagne en juin dernier. Par ailleurs, la société Énergie électrique de Tahaddart (EET), qui gère la centrale à cycle combiné de Tahaddart, est, elle, détenue à hauteur de 32% par le groupe espagnol Endesa. Cette centrale a vu sa puissance augmenter à 400 MW en 2018.