Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Société

Les patients guéris peuvent toujours avoir des séquelles

Perte d’odorat et de goût, fatigue mais aussi complications cardiovasculaires, rénales et neurologiques, de nombreuses séquelles et anomalies sont observées chez la majorité de personnes récemment remise du Covid-19, même asymptomatiques.

Les patients guéris peuvent toujours avoir des séquelles

On a généralement tendance à se réjouir lorsqu’on voit le grand nombre de personnes qui se remettent quotidiennement du Covid-19 au Maroc. Malheureusement, beaucoup d’entre nous ignorent que le coronavirus peut avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur l’organisme des anciens patients qu’ils soient atteints d’une forme bénigne ou grave de la maladie. «Les médecins commencent à recevoir des patients guéris du coronavirus qui manifestent une persistance ou une récidive de symptômes de cette infection. On redoute même l’apparition de nouveaux types de maladies chez certains. D’où la nécessité de faire le point sur ces troubles, de la fatigue aux atteintes cardiaques en passant par des problèmes psychiques», indique Khadija Moussayer, présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS). 
D’après la spécialiste, certains anciens malades témoignent de tachycardie, troubles respiratoires, d’une récidive de perte de l’odorat et du goût, de douleurs articulaires ou musculaires, de diarrhées ou de capacités physiques diminuées… et surtout d’une fatigue persistante. «Ces signes se retrouvent même chez des patients restés asymptomatiques», insiste Dr Moussayer. «Certains patients gardent actuellement des séquelles plus sévères aux poumons, cœur (lésions cardiaques), reins, système nerveux… conséquences d’attaques plus destructrices. Une étude allemande d’observation, parue fin juillet dernier, réalisée auprès d’une centaine de personnes guéries, suggèrent que la majorité des patients, y compris asymptomatiques, conserveraient, au moins à court terme, des séquelles cardiaques. 
On ne connaît cette maladie que depuis 7 mois et il est difficile d’avoir des certitudes sur le devenir des patients. Les épidémies passées d’autres types de coronavirus que le Covid-19, comme le SRAS (ou syndrome respiratoire aigu sévère), en 2003, et le MERS (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient), en 2012, nous donnent déjà cependant quelques enseignements utiles par comparaison», indique la présidente de l’AMMAIS, ajoutant que des patients atteints de ces deux virus ont eu des problèmes pulmonaires 15 ans après ainsi que des troubles musculo-squelettiques.  «On a relevé des phénomènes de fatigue chronique, jusqu’à quatre ans après l’hospitalisation, ainsi que des troubles psychiques durables (dépression, stress post-traumatique, anxiété…) 6 mois après la guérison.  On risque de rencontrer les mêmes phénomènes avec ce coronavirus», explique-t-elle. 


Des atteintes cardiologiques chez 78% des contaminés !

Fin juillet, une étude allemande publiée dans la revue Jama Cardiology alertait sur les risques de complication au niveau du cœur. Les médecins de l’hôpital universitaire de Francfort ont fait passer une IRM à une cohorte de 100 patients récemment remis du Covid-19, et ce deux à trois mois après la contamination. 78% présentaient des résultats anormaux, même pour ceux n’ayant pas développés la maladie. Les chercheurs ont mis en évidence des inflammations du muscle cardiaque (myocarde) pour 60 patients et/ou du péricarde, l’enveloppe entourant le cœur, pour 22 autres, témoins selon les cas d’une inflammation encore active ou de cicatrices.


Le Covid-19 responsable de la survenue de maladies auto-immunes ?

Les atteintes du Covid-19 donnent lieu à des manifestations auto-immunes (observées dans l’orage «cytokinique» quand le malade tombe dans une détresse respiratoire). Rappelons qu’une maladie auto-immune est une pathologie provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire qui se met à attaquer notre organisme au lieu de le protéger comme c’est son rôle habituel. 
«Le problème est de savoir si ces attaques auto-immunes peuvent ensuite évoluer vers une maladie auto-immune chronique et à vie. On sait que certains virus sont des facteurs déclencheurs de certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie cœliaque et le diabète de type 1. Il convient donc de rester attentif à l’évolution de ce virus qui n’arrête malheureusement pas de nous surprendre», prévient Dr Khadija Moussayer, présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).

Lisez nos e-Papers