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Le patronat reprend son souffle pour le projet de loi de Finances 2021

Le choc de la crise sanitaire sur les entreprises est énorme. Les résultats de la deuxième enquête de la CGEM montrent une chute vertigineuse de leur activité, le secteur touristique étant le plus touché avec une baisse de 77% du chiffre d’affaires et de 70% des emplois. Les délais de paiement se dégradent également. Le patronat promet de batailler sur tous les fronts pour son plan de relance, même dans le projet de loi de Finances 2021.

Le patronat reprend son souffle  pour le projet de loi de Finances 2021
La Confédération a réclamé la suspension de l’application de la cotisation minimale au titre de l’exercice 2020 pour les entreprises opérant dans des secteurs fortement impactés par la pandémie.

À la veille d’une loi de Finances rectificative, la CGEM lance une nouvelle alerte sur la situation des entreprises. Les résultats de la deuxième enquête sur les impacts de la crise montrent une chute vertigineuse de l’activité économique avec d’énormes pertes d’emplois. « Sans surprise, le secteur du tourisme a été le plus touché par la crise avec une baisse de 77% du chiffre d’affaires entre mai 2019 et mai 2020, suivi par l’artisanat (70%) et l’industrie culturelle et créative (68%) », déplore Chakib Alj. Le président de la CGEM s’exprimait le 17 juillet lors d’une visioconférence sur le projet de loi de Finances rectificative 2020. D’autres secteurs ont aussi fait les frais de la crise Covid-19. L’enseignement, le BTP, l’immobilier ainsi que le commerce ont vu leur chiffre d’affaires régresser de 63%.  Les secteurs des industries manufacturières et extractives (56%), du transport et de l’entreposage (55%), de la santé (52%) ainsi que celui des services (50%) sont également lourdement impactés. Quant à l’agriculture, la sylviculture et la pêche, la baisse est estimée à 39%. « Ces baisses de chiffre d’affaires ont considérablement affecté l’emploi avec une chute qui a atteint 70% dans le secteur du tourisme par exemple », détaille Chakib Alj. Et ce n’est pas tout. L’enquête fait état d’une dégradation des délais de paiement. La majorité des entreprises estiment que ces délais augmenteront d’au moins 60 jours après la reprise. Ce qui aura des répercussions sur leur liquidité et leur solvabilité. 
 A noter que 3.304 entreprises opérant dans 11 secteurs et employant près de 500.000 salariés ont participé à cette deuxième enquête lancée du 19 juin au 3 juillet.  28,3% d’entre elles opèrent à l’export et 88,7% sont des TPME. Pour le patronat, la situation est très alarmante et il bataillera sur plusieurs fronts pour le plan de relance de l’économie qu’il a proposé, dans le cadre du PLFR mais aussi le projet de loi de Finances 2021. 
Pour l’instant, le patronat a présenté 10 amendements au PLFR, portés par le groupe de la CGEM à la Chambre des conseillers. Il s’agit, entre autres, de la déductibilité des contributions au Fonds spécial pour la gestion du Covid-19. Selon Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, l’amendement proposé  à la deuxième Chambre sur cette déductibilité a été accepté. Les autres amendements concernent, notamment, la possibilité pour les entreprises- qui ont retenu l’option d’étaler leurs charges de structure liées à la sous-activité- de transférer ces charges dans le compte d’immobilisations en non valeurs et les amortir à parts égales sur 5 ans à compter du premier exercice de leur constatation en comptabilité. De même, la CGEM a proposé la dispense des pénalités de retard pour les acomptes d’IS jusqu’au 31 décembre 2020 ainsi que l’étalement du paiement des impôts complémentaires de régularisation volontaire entre le 15 décembre et le 30  juin 2021. Par ailleurs, la Confédération souhaite aussi la suspension de l’application  de la cotisation minimale au titre de l’exercice 2020 pour les entreprises opérant dans des secteurs fortement impactés par la pandémie. Elle a également demandé l’augmentation de l’enveloppe budgétaire affectée aux remboursements des montants TVA dûs aux entreprises de 6 à 10 milliards de DH. 
Mehdi Tazi regrette, par ailleurs, le fait que le PLFR ne propose pas le prolongement de l’indemnité forfaitaire pour permettre aux entreprises en difficultés de mieux gérer la masse salariale, surtout que  le Fonds anti-coronavirus contient 7 milliards de DH non encore dépensés. 

PLFR : Quid des fonds propres ?
 Concernant le financement des entreprises, Si Damane Relance répond à la problématique des dettes long terme, le PLFR ne prévoit pas de mécanismes pour la reconstitution des fonds propres. Mehdi Tazi déplore aussi, au niveau de la commande publique, que le budget d’achat recule de  198 milliards de DH, tel que prévu par la loi de Finances 2020, à 182 milliards dans le PLFR, soit un manque à gagner de 16 milliards de DH.  A souligner que la CGEM demande avec insistance le report de l’augmentation du SMIG pour un an. Outre la baisse du chiffre d’affaires,  les mesures sanitaires, dont le dépistage, pèsent jusqu’à 8% de la masse salariale. 

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