Lors du débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tient virtuellement cette semaine à New York, plusieurs pays africains ont appelé à l’extension du moratoire sur la dette publique, voire à son «annulation pure et simple» pour les États les plus fragiles, afin qu’ils puissent se relever de la crise multidimensionnelle engendrée par la pandémie du Covid-19.
Ainsi, dans son discours préenregistré adressé à cette Assemblée mondiale, le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, a souligné que face à l’urgence actuelle, les pays africains ont besoin d’un soutien financier «à la hauteur de la crise économique qu’ils connaissent». «Un simple moratoire sur la dette ne suffira pas, au regard des défis qui doivent être relevés. Il faut annuler purement et simplement la dette, concevoir et mettre en œuvre un nouveau paradigme pour prendre en charge les besoins de développement des pays les plus pauvres», a plaidé le Président nigérien, dont le pays préside le Conseil de sécurité pour le mois de septembre. De son côté, le Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a appelé la communauté internationale à «entendre l’appel des Africains à l’annulation de la dette publique de leurs pays». «Mon pays soutient les démarches de l’Union africaine visant à renégocier, de manière collective, la dette du continent avec les créanciers, et à obtenir une extension du moratoire sur la dette», a-t-il déclaré dans son discours adressé à ce forum mondial. «J’appelle l’ensemble des partenaires du continent à prendre des mesures plus courageuses, destinées à soulager nos économies durement affectées par les effets du Covid-19», a plaidé le Président ivoirien notant que les besoins financiers de l’Afrique sont évalués à 100 milliards de dollars par an sur trois ans, soit au total 300 milliards de dollars.
M. Ouattara a également souligné que les pays africains ont besoin de «solutions pérennes», notamment de liquidités et d’investissements, afin de résister au «choc inédit subi par nos populations et de poursuivre le processus de développement du continent». Parmi ces solutions, il a recommandé le recours aux droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international.
Même son de cloche chez le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a aussi appelé à «l’annulation pure et simple» de la dette publique des pays africains. «Je saisi l’occasion pour saluer les mesures d’allégement de la dette en faveur des pays en développement, mais surtout pour lancer un appel pour son annulation pure et simple», a déclaré le Président Kaboré. «Compte tenu de l’impact de la pandémie, nous demandons l’annulation de la dette et la prolongation du moratoire, afin que nous puissions, en tant que pays les moins avancés, nous relever de la crise», a plaidé, de son côté, le Chef de l’État du Malawi, Lazarus McCarthy Chakwera.