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Le «personal branding» pour se mettre au diapason de la «marque employeur»

Si les entreprises en quête de talents s’échinent à polir leur image pour optimiser leurs chances d’en décrocher les meilleurs, les chercheurs d’opportunités de carrière n’en font pas moins pour se mettre en valeur et gagner en visibilité auprès des recruteurs. On peut ainsi dire que la marque employeur et la marque personnelle sont intimement liées, partageant les mêmes intérêts et les mêmes finalités. Comment alors développer son personal branding pour se mettre à la hauteur des entreprises jouissant d’une excellente marque employeur ?

Le «personal branding» pour se mettre au diapason de la «marque employeur»

À l’ère où l’accès à l’emploi est de plus en plus difficile et où les employeurs se montrent de plus en plus exigeants, les chances et les marges de manœuvre se rétrécissent à leur tour pour les candidats. Aujourd’hui, le diplôme à lui seul n’ouvre plus les portes des entreprises. Les meilleurs recruteurs cherchent le plus, la personne qui sort du lot et qui va apporter une valeur ajoutée à l’entreprise. Comment le candidat peut-il alors se démarquer et se faire remarquer au milieu de la masse ? Une des solutions serait d’emprunter au domaine du Marketing l’une de ses techniques commerciales relatives à la gestion de la marque : le Branding. Il s’agit de se positionner sur le marché du travail comme l’aurait fait une marque, c’est-à-dire en soignant son image et en faisant la promotion. Cela s’appelle le «Personal Branding» ou le marketing de soi. Mais avant d’en arriver à l’étape de la promotion, il faudra que le candidat construise d’abord sa propre marque. C’est la première étape d’un processus qui englobe également le positionnement, le maintien et le développement de la marque.
Pour construire sa marque, le candidat doit bien se connaître. «Chacun a le droit de choisir le profil qu’il souhaite être, qui sera sa marque. Il n’y a pas de bon profil et de mauvais profil. Il n’y a qu’un seul profil qui est celui choisi par la personne elle-même», assure Mohamed Tazi, directeur associé à LMS Formation. Il s’agit d’une étape d’une importance cruciale, et c’est pour cela qu’il faut s’assurer de faire le bon choix et d’être surtout cohérent dans sa décision. «Si vous avez choisi d’emprunter une voie, il faut l’assumer. L’essentiel c’est d’être cohérent», a-t-il déclaré.
«Se connaître», c’est aussi cerner son identité pour pouvoir construire cette image que l’on va véhiculer par la suite. «Il s’agit pour le candidat d’identifier ses valeurs et sa mission, mais aussi son potentiel, ses talents et ses limites. Il lui faudra commencer par délimiter d’abord ces paramètres», a expliqué Leila Naim, professeur chercheur en sociologie RH et coach de performance, dans une déclaration au Matin.
En d’autres termes, il s’agit de réaliser une analyse SWOT sur soi-même : identifier ses forces et ses faiblesses et reconnaitre les menaces et les opportunités, comme l’a signalé Saida Khatar, CEO de Job Link. «Il faut savoir qui nous sommes, reconnaître les choses intrinsèques qui nous identifient et qui font qu’on soit différent des autres», a déclaré pour sa part Nahed Rachad, coach, conférencière et entrepreneure. Celle-ci conseille aux candidats de se focaliser sur leurs qualités et de les affermir pour en faire des forces et des arguments vendeurs au lieu de s’acharner à vouloir corriger leurs défauts. Elle les a également invités à travailler sur leur image en soignant leur apparence, leur locution et leur maintien, entre autres. «Nous avons tendance à nous voir moins bien que ce que nous sommes en réalité. Tout le monde doit être convaincu de son potentiel», a-t-elle assuré.
Une fois ce volet maîtrisé et la marque installée, le candidat pourra passer à la deuxième étape qui est de «se faire connaître». Cela engage que chaque candidat, se considérant comme une marque, devra mener sa propre promotion et savoir se vendre. «Je ne dirais pas se vendre, mais se valoriser, valoriser ses compétences, ses acquis et son savoir-faire», a tenu à nuancer Saida Khatar. «L’étape “se faire connaître est très importante, car c’est là où intervient le monde extérieur pour faire valoriser ce que nous sommes vraiment et ce que nous savons faire, mais aussi pour faire valoir notre comportement qui est très important», a-t-elle relevé. Mais la question qui se pose est la suivante : se faire connaître auprès de qui ? Pour répondre à cette question, il est primordial d’identifier sa cible comme l’a indiqué Leila Naim. Au cours de la première étape, celle de la connaissance de soi, il est question d’identifier son projet professionnel qui permettra au candidat d’identifier sa cible, savoir le secteur dans lequel il veut exercer et l’entreprise dans laquelle il préfère travailler. «Il s’agit de récolter le maximum d’information sur sa cible : comment elle est constituée, quels sont ses besoins, ses perspectives en vue, ses besoins en profils, quels sont les messages qui sauraient l’attirer...», a expliqué Leila Naim. Une fois qu’il a une idée sur lui-même, que son projet professionnel est clair et que sa cible est reconnue, le candidat va faire en sorte de «se faire connaître» par sa cible via une stratégie de communication en choisissant les leviers de perceptibles par la cible. Dès qu’il est dans cette stratégie, il est effectivement dans le Branding. Il aura le temps de se faire une réputation et une crédibilité qu’il va construire à travers les messages qu’il va véhiculer sur lui-même. Mais de toute façon, cette démarche est devenue aujourd’hui nécessaire : «Se connaître et se faire connaître pour se faire reconnaître».
Se faire connaître aujourd’hui passe forcément par les réseaux sociaux. Encore une fois, comme toute marque, il s’agit de se forger une e-réputation solide et crédible. Cependant, relève Nahed Rachad, être actif sur les réseaux sociaux n’est pas le plus important. Le plus important est de savoir ce qui s’y passe pour ne pas être complètement à la marge. Pour elle, le recruteur cherche aujourd’hui de l’originalité et de la passion. «Le recruteur n’achète pas un diplôme, il achète un regard, une motivation, de la passion. Il veut quelqu’un qui soit déterminé à réussir même s’il ne sait pas encore comment y arriver. Et c’est cela qui fait la différence», a-t-elle ajouté. Sa conclusion : être ou non présent sur les réseaux sociaux n’est pas la bonne question. La bonne question c’est de savoir comment les utiliser à bon escient, notamment pour Benchmarker, pour savoir comment se démarquer, comment préparer les meilleurs CV… «Pour moi, le Self Branding, c’est de maîtriser ce qui se fait de mieux sur la place», a-t-elle noté. Mais attention ! À vouloir accrocher les recruteurs, on risque de véhiculer une image fausse de soi-même, intentionnellement ou sans le vouloir. «Il faut toujours être authentique. Il ne faut surtout pas mentir, car cela ne mène nulle part. Un bon recruteur va le déceler immédiatement», a averti Saida Khatar. Autre mise en garde : Ne jamais être prétentieux. Se surestimer ou faire montre d’une confiance démesurée n’est jamais une bonne stratégie. Car, confirme Mohamed Tazi, «l’image réelle, l’image souhaitée et l’image perçue doivent converger. Si vous réussissez cette prouesse, c’est gagné».

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