Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Sur le plan économique, le Président Ramaphosa enchaîne les déconvenues

Sur le plan économique, le Président Ramaphosa enchaîne les déconvenues
Cyril Ramaphosa a hérité d’un pays malade d’une économie désespérément atone et écœuré par la corruption qui gangrenait depuis des années le sommet de l’État. ttttt Ph. DR

À son arrivée au pouvoir début 2018, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa promettait un «nouveau départ», des emplois et la fin de la corruption. Deux ans plus tard, il a tourné la page de l’ère Jacob Zuma ternie par les scandales, mais c’est la désillusion sur le plan économique. «Ramaphosa n’est certainement pas un désastre, comme l’était Zuma, mais il est vraiment décevant», résume Dawie Roodt, analyste chez Efficient Group, une société de conseil financier. Cyril Ramaphosa a hérité d’un pays malade d’une économie désespérément atone et écœuré par la corruption qui gangrénait depuis des années le sommet de l’État. Son arrivée au pouvoir avait suscité «beaucoup d’attentes», se rappelle Isaac Matshego, économiste à la banque Nedbank. Sur le plan économique, le Président Ramaphosa enchaîne les déconvenues. Le chômage culmine à 29,1%, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Les coupures d’électricité n’ont jamais été aussi nombreuses, handicapant des pans entiers de l’économie. En revanche, «il y a une amélioration évidente» dans la lutte contre la corruption, souligne Co-Pierre Georg, professeur à l’université du Cap. Le Président Ramaphosa, 67 ans, a commencé à faire le grand ménage dans les entreprises publiques, vaches à lait de nombreux proches du pouvoir pendant l’ère Zuma. La compagnie aérienne South African Airways, au bord de la faillite, est gérée depuis deux mois par des administrateurs indépendants qui ont annoncé la fermeture définitive d’une dizaine de lignes. Cyril Ramaphosa assure que la situation économique va s’améliorer. «Nous estimons avoir mis en place les fondations pour que notre pays avance», a-t-il déclaré la semaine dernière. Mais il «est évident» que le président «fait face à des défis plus importants qu’il ne l’avait anticipé», estime Isaac Matshego. Il est notamment handicapé, au sein de son propre parti, par le camp Zuma, encore très puissant. Cyril Ramaphosa tente d’être «inclusif» pour ménager toutes les factions dans l’ANC, qui peut à tout moment le faire tomber, souligne Sifiso Skenjana, chef économiste chez IQ Business. «Résultat, il se retrouve sous le feu des critiques pour son indécision». 

Lisez nos e-Papers